Tranche de vie brésilienne

L’arrivée de Mehdi, hier, fut également toute une histoire qui vaut le coup d’être raconté. Mehdi est un de mes meilleurs amis de l’INSA, de la même promo, et maintenant diplômé (certains prennent moins de retard que d’autres…). Il est venu il y a 2 ans à Rio avec cama et pech (également de la « famille »), dans le cadre du même échange universitaire, à la PUC. Il revient maintenant pour retrouvé Jennifer, sa copine brésilienne, et chercher du travail !

Me voila donc chez moi, à 20h, sur les hauteurs de santa Teresa. Je viens d’arriver. 1 heure auparavant je découvrais le lieu, et en 2 minutes je « signais » le bail (un billet de 50 reais). Je repars à l’auberge, 5 min plus loin pour récupérer mes affaires. Arrivé là bas on me demande de payer une nuit supplémentaire, pour cause de check out tardif (ceux qui sont déjà allez en AJ connaissent).

Ce mois fut également le temps de la découverte de la langue. Ca y est, au bout d’un mois et demi, je peux dire plus ou moins ce que je veux. je peux comprendre quand la personne fait des efforts, ou qu’elle parle clairement et sans trop d’accent. Je peux donc discuter. Reste bien évidemment beaucoup de travail, et j’attends avec impatience le cap du 3ème mois, celui de la discussion plus fluide et sans effort. Je suis encore en train de faire de grand résonnement dans ma petite tête pour joindre les mots entre eux, conjuguer …ca use, ca use ! Imaginez vous parlant français mais comprenant plus ou moins 1 mot sur 2, sans être sur du temps et de la personne employé. Ca fait parfois faire des grands contre sens. Ya également tout un panel de mimique et autres contournements qu’on apprend pour ne pas dire qu’ont n’a pas compris !!

Ce mois écoulé a été le temps de la découverte de RIO, des premières amitiés, et de l’apprentissage du portugais. « L’installation ». Tous les 2/3 jours j’essayais de prendre le temps d’écrire mes impressions. Sous le conseil éclairé d’une personne rencontré lors de mon voyage de « chauffe », à quoi sert de raconter l’image, alors qu’en gravant le « son » et « l’analyse », le décor apparait d’un coup. Le contraire n’étant pas vrai…

Ce mois fut le mois des baile funk, ces grandes soirées (peut etre 2 500 personnes) dans la gigantesque favela de la rocinha à écouter du funk brésilien (rien à voir avec notre funk). Egalement un mois de proximité avec le milieu du cinéma : j’ai par exemple été figurant dans le film de promotion des JO à RIO en 2016. Je faisais un des personnages de la délégation belge. Seul hic, les étrangers de la puc, une quinzaine, ont été payé 800 reals pour 2 jours. Le figurant brésilien, faisant le même boulot, lui ne recevait que 140 reals, mais ici c’est normal, c’est la vie, et les seuls choqués sont les étrangers (euhh les français).

Via Lapa !

Je vous écris en ce moment de ma nouvelle « casa », un truc pas trop mal. Ca faisait 3 jours que
J’habitais dans une auberge de jeunesse à LAPA, le quartier le plus festif de la ville (faut voir le vendredi soir, des véritables férias à ciel ouvert). C’est le quartier de la fête [nombreuses «botequim» bar , « casa de show » entre salle de concert et boite de nuit, « baraca » bar sauvage dans la rue], de le culture (Nombreux théâtres et cinémas croulants) à 2 pas du centro, le quartier commercial et ces grandes tours, mais surtout ses statues et autres bâtiments historiques...

LAPA est également l’un des quartiers les plus dangereux de la ville. Je vous rassure, ici à priori pas de risque de bal perdu, comme dans les favelas. Mais, à la différence de ces dernières, le « crime » y est plus ou moins désorganisé : risque élevé de se faire dérober son sac ou les quelques reals que l’on a sur sois. J’attends juste qu’ils me piquent mon sac de cours : c’est un bon prétexte pour ne plus allez à la fac…

Me voilà enfin fraichement débarqué à Rio. L’arrivée, à minuit à l’aéroport, résume bien ce qu’est le brésil : un taxi, négocier, partager avec un couple, où le chauffeur doit s’arrêter toute les 5 min, emballement du moteur oblige, moi qui n’ai pas d’espèces essayant 10 distributeurs qui ne marchaient pas, aux 4 coins de la ville, et pour se retrouver finalement dans une auberge de jeunesse « full » où l’on m’a gentiment indiqué l’adresse d’un autre hotel…Ce moment, à 2h du mat, une fois l’hébergement trouvé, où je paye le café au taxi, toujours souriant, qui devait refaire 40 km pour allez se coucher, restera un très bon souvenir.

Bref du gaz à tous les étages, mais le tout dans la bonne humeur, à 25 degrés sur les plages bondées toute la journée, en plein hiver…

Dans 6 jours, je fêterai mon premier mois de vie brésilienne…Je profite de cet anniversaire, d’un mal de tête «caïpirinhesque » et d’une grillade organisé par donna Celia - j’y reviendrais - pour vous tenir au courant de ma petite vie «no brasil » (prononcé comme chico : nou braziouu…).

Bienvenu au Brésil...

Petite anecdote de départ, j’achète, sous la pression incitante de certains, mon premier appareil photo à Roissy, avant de grimper dans l’avion ! Le but étant d’illustrer en couleur ma vie brésilienne…N’étant pas fan de photos -je préfère raconter -, cet effort important fut sympathiquement récompensé par la perte de la machine 2 jours plus tard dans le bus Belem – Sao Luis. Je n’ai pas insisté dans la photographie, j’ai donc pris la résolution d’écrire.

Au bout des 10 premiers jours passés il y a 2 ans à Rio, je suis revenu halluciné par ce pays ou tout semblaient heureux, dans une ville érigée sur l’un des plus beaux sites du monde. Ce cadre «maravilhosa» me faisait dire que même les plus pauvres semblaient s’accommoder de leur situation.

Ça n’est pas la vérité, vous vous en doutez bien.

Mais ce n’est qu’après pas mal de conversations, à partir d’une langue (en train d’être) apprise, de moments vécus ou observés, que l’on peut tenter de mieux comprendre. La vérité dont je parle n’est en fait qu’une opinion, des généralités qui m'apparaissent au cours de ce voyage. Elle évolueront au cours du temps, ne restez donc surtout pas sur les premières impressions...

Voyager fait partie de mon caractère. Ca faisait longtemps, très longtemps que je voulais découvrir et vivre une nouvelle culture. Ce n’est que suite à ma troisième opération du genou, et quelques décisions pas toujours facile à prendre que j’ai pu me « libérer » 6 mois.

Le rugby et plein d’autres activités m’ont jusqu’à maintenant pris beaucoup de temps, et c’est vrai que la décision de faire une parenthèse, voir d’abandonner les « choses » de la vie courante n’est pas facile, ou plutôt pas « commode ». On se met en « danger ». Je n’avais pas tant d’attaches que ça, mais suffisamment pour hésiter.

D’autres on fait bien pire, je pense, entre autre, à Seb et Mathilde, ce couple d’amis partis 2 ans avec leurs petites filles vivrent dans les favelas de salvador (je vous en parlerai plus tard).

Au travers de ce blog, j'espère vous faire revivre ces beaux souvenirs de voyage, ces moments à la découverte d'une nouvelles cultures, ces moments d'ouverture sur le monde. Je souhaite désormais partager ces instants qui m'ont transformés... Bonne lecture !