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Syntec-Ingénierie dévoile une étude qui prévoit une forte croissance dans l'ingénierie du conseil en technologies (ICT). Environ 80 000 personnes devraient être recrutées dans les 10 ans d'où une forte pénurie de compétences dans les nouveaux métiers industriels.


Les groupes de conseil en technologies prévoient 80 000 recrutements dans les dix ans
C'est un véritable appel aux pouvoirs publics que vient de lancer Syntec-Ingénierie, grande fédération professionnelle regroupant 400 entreprises dont 50% spécialisées dans l’industrie et le conseil en technologies. Pour leur permettre de poursuivre leur développement et notamment de répondre aux défis de "l'industrie du futur", ces groupes réclament un grand plan de formation.

Une étude réalisée pour le compte de l’OPIIEC (Observatoire Paritaire des Métiers du Numérique, de l'Ingénierie, des Études et du Conseil et des métiers de l'événement) de janvier à mai 2018, révèle en effet de très gros besoins de compétences.

 
Agilité et expertise technologique : les deux jambes de l'ICT


Avec une production qui s’élève à 13,3 milliards d’euros en 2017, l’ingénierie du conseil en technologies (ICT) est actuellement l’un des moteurs de la croissance en France. L'étude révèle que les entreprises de l’ICT emploient 116 000 collaborateurs et ont une croissance de 4,2% en 2017, qui atteindra 4,5% en 2018.

Qui sont donc ces géants de l'ICT (encore un sigle !) ? Ils s'appellent Altran, Alten, Assystem, Akka Technologies, Segula, Groupe ADF, Ausy... Avec l'accélération des transformations technologiques, ils se voient confier de plus en plus de projets par les grands donneurs d'ordre industriels que ce soit dans l'automobile, l'aéronautique, les transports, les nouvelles énergies, les télécoms...

Leur souplesse - pardon, leur "agilité" - leur permet en effet de mettre à disposition pour quelques mois seulement les ingénieurs et les experts requis pour relever des challenges à haute technicité... puis de les affecter à un autre projet chez un autre client.


La guerre des talents est déclarée !

Il leur faut donc recruter chaque année des cohortes de jeunes diplômés à la sortie des écoles d'ingénieurs, mais aussi des profils expérimentés formés à la fois dans un métier ou un secteur et à la pointe des technologies numériques.

Or, ce "marché des compétences" se tend de plus en plus. Car ce sont les mêmes profils que s'arrachent désormais les donneurs d'ordre, les "entreprises de services numériques" (ESN), soeurs jumelles des ICT, mais aussi les startups ou même les groupes non français (puisque nos jeunes diplômés sont de plus en plus tentés par l'expatriation)...

L'étude de l'OPIIEC révèle notamment une croissance des activités à composante numérique dans les projets confiés aux ICT : en 2007, environ 20% des activités confiées aux groupes de conseil en technologies relevaient du numérique. En 2016, c'était 40%. Ce n'est bien sûr pas une surprise, mais cela accroît la tension sur les compétences informatiques.

Résultat : la guerre des talents est déclarée ! Et l'on comprend l'appel aux pouvoirs publics de Syntec-Ingénierie...
Les groupes de conseil en technologies prévoient 80 000 recrutements dans les dix ans


Industrie du futur, objets connectés, smart grids...

L'étude réalisée début 2018 pour ​l'OPIIEC a cela d'intéressant qu'elle pointe assez précisément les besoins de compétences dans les nouveaux métiers de l'industrie du futur ou du numérique.

Dans les 10 prochaines années, 80 000 recrutements devront donc être effectués au sein de 15 thématiques clés qui porteront la future économie française, parmi lesquelles :

- Industrie du futur : 14 000 recrutements prévus
- Objets connectés / IoT : 12 500 recrutements prévus
- Smart grid / transition énergétique / nouvelles énergies : 11 500 recrutements prévus
- Véhicule autonome / mobilité : 9 000 recrutements prévus
- Smart city / smart building : 9 000 recrutements prévus

L'industrie française devrait donc devrait donc confirmer son rebond par le haut c'est-à-dire par l'investissement dans la Recherche et Développement et la transformation de tous ses process de fabrication : on parle désormais de quatrième révolution industrielle pour évoquer les usines 4.0 qui mêlent robotisation, automatisation, digital, intelligence artificielle et protection des données.


Ci-dessous : un schéma sur le volume de stagiaires à former. En rose, les thématiques présentant des difficultés de mise en oeuvre, en bleu, celles plus faciles à mettre en oeuvre.
Source : © Etude OPIIEC
Source : © Etude OPIIEC


25 000 créations nettes d'emplois et 19 nouveaux métiers

C'est dans ces domaines d'expertise que les ICT vont être le plus sollicitées par leurs clients. C'est là que devront être créés les emplois destinés à remplacer et même à surpasser les emplois détruits. Sur les 80 000 recrutements annoncés dans les dix ans, 25 000 seront des créations nettes de postes dans l’ICT.

Et c'est aussi à la frontière de ces expertises, que vont germer les fameux "nouveaux métiers" dont on ne cesse de nous dire qu'ils vont nous étonner. L’étude a l'avantage de décrire assez précisément 19 nouveaux métiers, parmi lesquels : 
  1. Consultant blockchain
  2. BIM modeleur
  3. Tacticien de l’usine du futur
  4. Géomaticien
  5. Responsable usage et communauté

On voit que la plupart de ces métiers viennent bousculer la classification classique qui distinguait les compétences industrielles, informatiques, managériales... Ce qui veut dire que les recruteurs devront sans doute aller chercher bien au-delà des profils "ingénieurs", et que les organismes de formation initiale et continue vont devoir inventer de nouveaux "moules".

En tout cas, une chose est sûre : il va falloir être "agile" et rapide pour saisir rapidement ces opportunités, objets d'une forte concurrence internationale. «Nous sommes à un moment charnière du développement industriel. Les besoins de nos clients changent radicalement et de plus en plus vite» explique Patrice Albuisson, président du Bureau Ingénierie du Conseil en Technologies de Syntec-Ingénierie.


L'image de l'industrie à revoir totalement

Je ne manquerai pas de revenir sur ce blog sur le descriptif de certains de ces "nouveaux métiers"... Mais pour les jeunes qui s'interrogent sur leur orientation, on ne saurait trop les encourager à acquérir à la fois des compétences numériques et une compétence métier, tant les deux dimensions semblent désormais liées.

Autre préconisation : ne plus négliger systématiquement le secteur industriel, encore marqué en France par l'image laborieuse de l'usine du 19ème siècle et par les fermetures en chaîne de nombreuses unités depuis 20 ans. L'industrie du 21ème siècle qui semble renaître en France (et dans les grands pays développés) sera portée par un haut niveau d'expertise technologique, qu'on se le dise !

Elle recrutera des talents très divers mais très qualifiés (de niveau bac+3 à bac+5)... hommes et femmes, mais de plus en plus par l'intermédiaire des ESN et des ICT. Plus que jamais, un début de vie professionnelle dans un groupe de conseil en technologies peut être non seulement une belle rampe de lancement mais aussi une façon de mener une carrière "agile" sur des missions variées à forte dimension d'innovation technologique.

Pour en savoir plus sur l'étude de l'OPIIEC

téléchargez le fichier PDF ci-dessous :

Rédigé le Lundi 25 Juin 2018 | Commentaires (0) | Permalien

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Michèle Longour
Michèle Longour




Certains traînent dans les bars, d'autres fréquentent les stades ou les cinémas... Moi, je hante les journées recrutement, je fouine dans les forums emploi et les salons dédiées à toutes les carrières. D'où l'idée de ce blog pour...



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