C'est un soulagement après la tempête qui a soufflé sur le monde industriel en 2020 : fermeture de sites, chantiers à l’arrêt, nouveaux projets gelés…

En 2020, les entreprises d'ingénierie qui tournaient jusque-là à plein régime ont vu leur chiffre d'affaires baisser de 11%. Cela s'est répercuté sur le nombre de nouvelles embauches : alors qu’en avril 2019, la profession recrutait 9 000 collaborateurs chaque année, un peu moins de 6 000 recrutements sont engagés en avril 2020.

Le premier recruteur d'ingénieurs en France

Rappelons en effet que le grand syndicat Syntec Ingénierie qui fournit ces chiffres (recueillis par l’observatoire dynamique des métiers de l’OPIIEC), regroupe les entreprises de conseil en ingénierie et en prestations technologiques : celles-ci fournissent aux industriels des équipes de techniciens, ingénieurs ou informaticiens pour travailler sur des missions de courte ou longue durée.

Ce régime de sous-traitance est si ancré aujourd'hui dans le paysage économique, que ce secteur, qui compte 312 000 collaborateurs en France, est le premier recruteur d'ingénieurs diplômés en France.

A la sortie de l'école, les jeunes ingénieurs peuvent ainsi acquérir de l'expérience en travaillant chez divers industriels ou grands groupes avant de se fixer chez l'un d'entre eux. La crise brutale du Covid a toutefois montré le revers de la médaille dans la mesure ou les jeunes diplômés ou stagiaires constituent aussi la première variable d'ajustement en temps de crise.
 

Un coup d'arrêt brutal mais une reprise rapide des recrutement

Mais ne boudons pas les bonnes nouvelles. Syntec Ingénierie souligne que les recrutement sont d'ailleurs repartis à la hausse dès septembre 2020, soit moins de 6 mois après le début du premier confinement. En octobre 2020, les offres d’emplois publiées ont passé la barre des 9 000, contre 8 000 le même mois en 2019.

Et cette reprise s'est confirmée tout au long de 2021 où les niveaux sont comparables ou supérieurs à 2019.  En juillet 2021, 11 000 offres d'emploi ont été publiées par les entreprises du secteur, tout comme en juillet 2019.

"Il faut bien comprendre que notre richesse réside dans nos collaborateurs. C’est pour nos idées, notre matière grise que nos clients font appel à nous, assure Pierre Verzat, président de Syntec-Ingénierie. En cela, les entreprises d’ingénierie ont tout fait pour préserver l’emploi et les compétences".

Un secteur en tension permanente sur les recrutements

La profession ne pouvait en effet se permettre, comme nombre de secteurs, de ralentir trop les recrutements, au risque de manquer rapidement de compétences.

D'autant que l’ingénierie est structurellement en France un secteur en tension. Une étude réalisée en décembre 2018 par le cabinet EY pour le compte de l’OPIIEC, soulignait déjà un sous-effectif structurel de 2 à 4%.

Sur les 33 000 technicien(ne)s formé(e)s chaque année en France, seules 14 000 personnes sont effectivement disponibles et 58% choisissent de poursuivre leurs études. Les femmes sont par ailleurs sous-représentées dans la profession et ne constituent que 30% des effectifs formés.

La guerre des talents relancée

Face à un redémarrage économique très rapide, la guerre des talents semble donc relancée et une orientation ou réorientation vers des métiers à dimension technologique ou scientifique reste plus que jamais une bonne idée, qu'on se le dise !

Les écoles d'ingénieurs font d'ailleurs ce qu'elles peuvent pour multiplier les programmes, s'ouvrir à des profils de plus en plus variés, ou créer de nouvelles filières de formation, comme les excellents bachelors d'ingénierie qui forment des techniciens en trois ans après le bac. 

"Il est urgent de former plus d’ingénieurs et de techniciens en France. N’oublions pas que le manque de professionnels formés coûte chaque année 500 millions à 1 milliard d’euros à nos entreprises... Il faut promouvoir plus largement l’enseignement scientifique et technique et lancer une grande campagne de sensibilisation aux métiers de l’ingénierie, qui recrutent, malgré la crise !", martèle Pierre Verzat, président de Syntec-Ingénierie, qui en appelle aux pouvoirs publics.

​Meet’ingé, grand forum de recrutement pour les étudiants et jeunes diplômés 

Cette reprise intervient alors que plus de 1 500 étudiants et jeunes diplômés sont attendus pour la 20e édition du Meet’ingé, qui aura lieu le jeudi 14 octobre de 9h à 17h au Carreau du Temple à Paris.

 L’événement, qui compte +30% d’inscrits par rapport à 2019, est devenu au fil des ans un rendez-vous incontournable pour les jeunes à la recherche d’opportunités dans les secteurs industriels et de la construction.
53 entreprises proposeront leurs offres de stages, alternances, mais aussi premiers emplois en CDI aux jeunes, issus notamment de plus de 110 écoles d’ingénieurs partout en France.

Les premières offres sont à consulter sur le site de l’événement.