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Suite de l'étude du Cesi et de l'Apec sur les métiers émergents, dans l'industrie cette fois : Ingénieur.e en fabrication additive, développeur d'objets connectés (IoT), consultant PLM, ingénieur.e VR, ingénieur.e en cobotique ou en simulation numérique... Six métiers qui montent !


Industrie du futur : six métiers émergents en forte croissance
Sur le site de l'Apec, les offres d'emploi pour ce métier ont été multipliées par 8 entre 2016 et 2018 ! Des six métiers émergents repérés par l'étude du Cesi dans "l'industrie du futur", c'est celui qui connait la plus forte croissance :

L'ingénieur.e en simulation numérique est en effet doté de compétences stratégiques pour les secteurs industriels qui cherchent à réduire les délais et par là-même les coûts.

"Avec l’arrivée d’ordinateurs à la puissance de calcul augmentée, il est possible de raccourcir les phases de conception et de rétro-conception d’un produit, expliquent les rédacteurs de l'étude. Chaque phénomène testé en phase (la résistance d’un produit face à une chute, un écoulement, une pression…) est traduit en modèle et problématique mathématique que l'ordinateur permet de résoudre, avant réajustement et prototypage".


Beaux débouchés dans la simulation numérique 

Le métier devrait donc offrir de très beaux débouchés dans les années qui viennent même si, pour l'instant, le nombre absolu d'offres d'emploi enregistré par l'Apec reste limité : 21 offres en 2016, 111 en 2017, 170 en 2018.

Elles émanent de tous les secteurs industriels, mais 51% d'entre elles viennent d'une société d'ingénierie orientée R&D et sont localisées d'abord en Ile-de-France, puis en PACA et région Auvergne Rhône-Alpes.

Les salaires annuels proposés eux, sont situés en moyenne entre 34 K€ et 46k€.


Des hard skills très hard

Quant aux compétences requises pour ces postes d'experts en simulation, le bagage scientifique à avoir est plutôt lourd : une belle maîtrise des outils mathématiques de calcul et des environnements physiques, sans oublier les langages de programmation et bien sûr de simulation spécifiques aux divers univers : dynamique des fluides, des gaz, électromagnétisme... 

Normal puisqu'il s'agit de modéliser des systèmes complexes à l’aide de logiciels afin de mesurer l’impact de certains phénomènes sur les produits, et d'en optimiser ainsi les performances.

Pour maîtriser tout cela, on cherche des bac+5 à bac+8 diplômés d'écoles d'ingénieurs ou de l'université avec une spécialisation en mathématique et développement informatique. Des profils qui vont être également recherchés sur les métiers de la Data et de l'IA.



Les compétences informatiques reines

De façon générale, ces métiers émergents de l'industrie sont tous dotés d'une forte dimension numérique et requièrent souvent la maîtrise de langages de programmation informatique.

C'est évidemment le cas des développeurs d'objets connectés (IOT) qui doivent à la fois maîtriser les architectures  hardware, les protocoles de télécommunication, les langages de développement, d'informatique embarquée et le cloud computing. 

Les offres d'emploi sur ce type de poste ont crû de 28% entre 2016 et 2018 pour passer de 214 à 274 postes. Elles émanent à 44% d'entreprises du secteur informatique et, fait marquant, c'est la région Auvergne Rhône-Alpes qui arrive en tête sur ces postes avant l'Ile-de-France et l'Occitanie.

Les diplômés d'école d'ingénieurs ou de l'université avec une spécialisation en informatique industrielle ou systèmes embarqués sont donc au coeur de la cible...

Le problème, c'est que ces profils sont déjà terriblement recherchés. Les "métiers émergents de l'industrie du futur" semblent donc, pour l'instant, réservés à des informaticiens ou ingénieur en technologies numériques, en électronique industrielle ou systèmes embarqués.


Mais de nouveaux cursus hybrides en vue

Les filières de formation ne devraient pas tarder pourtant à se reconfigurer autour de ces nouveaux métiers hybrides. Déjà, une école d'ingénieurs comme l'ESEO a créé des cursus autour des objets connectés, à commencer par un bachelor, diplôme de niveau bac+3 jusque-là inconnu en école d'ingénieurs, qui pourrait bien attirer des profils "technologiques" à la formation scientifique moins classique.

La maintenance prédictive pourrait aussi devenir une spécialité en soi portée par l’IoT, et l'intelligence artificielle.


Ingénieur.e en VR/AR : un débouché pour les infographistes

L'un des six métiers offre, pourtant, une porte d'entrée à d'autres profils que des ingénieurs ou des développeurs : c'est l'ingénieur.e en réalité virtuelle (VR) ou réalité augmentée (AR) qui peut éventuellement venir du monde de l'infographie.

Il ou elle est chargée de développer des outils d'immersion 3D pour des clients et doit donc maîtriser essentiellement les logiciels de simulation et d'infographie, le matériel 3D (casques) et les techniques de gestion de projet.

De 2016 à 2018, les offres d'emploi pour ces métiers sur le site de l'Apec ont augmenté de 47%, passant de 67 à 98 offres. 54% émanaient du secteur des activités informatiques, 19% de l'ingénierie R&D, 10% d'autres secteurs et 17% d'autres services.

Cela peut donc constituer un nouveau débouché pour des candidat.e.s maîtrisant bien les outils mais venant par exemple d'écoles d'infographie ou de l'univers des jeux vidéo.


La cobotique : des robots et des hommes

L'ingénieur.e en cobotique, lui, est chargé de la maintenance et du développement de cobots ou robots automatisés destinés à décharger l'homme de tâches pénibles.

Les ingénieurs formés en robotique et/ou mécatronique ont bien sûr les compétences techniques requises, mais on cherche aussi sur ces postes des ergonomes, aptes à bien comprendre les contraintes des opérateurs et à mettre en place harmonieusement les tandems homme-machine. 
Sur ces annonces (encore rares), les softs skills refont surface puisqu'on trouve mentionnées les aptitudes relationnelles, l'écoute, et même la "débrouillardise".


Des métiers pour les bac+2/3 tout de même

Enfin, sur les six métiers, deux ont l'avantage d'admettre des profils bac+2/3 : l'ingénieur en fabrication additive, d'abord, ou imprimeur 3D ou ingénieur.e en impression 3D peut avoir un diplôme de niveau bac+3 pour peu qu'il ou elle ait une expérience dans un bureau d’études et des connaissances en conception-mécanique, matériaux, soudure ou fusion laser.

Il conçoit et réalise des pièces et machines utilisant l’impression 3D mais selon les postes, Il·elle peut agir sur les matériaux, les procédés ou les logiciels portant sur cette méthode de fabrication.

Là encore, le métier est trop neuf pour que l'on ait des chiffres sur le nombre d'offres d'emploi ou les salaires. 


Les consultants PLM recrutés par les cabinets de gestion 

Le consultant.e PLM (Product Lifecycle Management) par contre, a déjà réussi sa percée sur le marché du travail : les offres sont passées de 153 à 183 de 2016 à 2018 sur le site de l'Apec.

De niveau bac+2 à bac+5, il ou elle "assure la rédaction des spécifications fonctionnelles et techniques en vue du déploiement d’une solution logicielle pour le compte d’une entreprise cliente".

Les postes sont à 43% dans les cabinets de conseil et gestion des entreprises, à 22% dans les activités informatiques, 19% l'ingénierie R&D, 11% l'industrie et 5% les services.


Quand l'industrie recrutera...

De façon générale, ces métiers émergents de "l'industrie du futur" s'exercent encore peu chez les acteurs de l'industrie mais davantage dans les cabinets de conseil en services numériques ou en ingénierie, ou des bureaux d'études. Ce sont encore des "métiers de l'innovation", ce qui exige en soi des qualités d'agilité et d'écoute des besoins. 

Mais ils devraient sans doute s'inviter peu à peu dans les entreprises industrielles. Les offres d'emploi sur ces métiers ne se compteront plus alors en dizaines mais en milliers.

- Pour aller plus loin :
Télécharger ci-dessous l'étude CESI-Apec

Rédigé le Vendredi 15 Novembre 2019 | Commentaires (1) | Permalien

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Michèle Longour
Michèle Longour




Certains traînent dans les bars, d'autres fréquentent les stades ou les cinémas... Moi, je hante les journées recrutement, je fouine dans les forums emploi et les salons dédiées à toutes les carrières. D'où l'idée de ce blog pour...



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