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La Conférence des grandes écoles (CGE) a publié le 21 juin 2011 son enquête annuelle sur l'insertion de ses jeunes diplômés ayant achevé leur formation en 2010. Ses résultats témoignent d'une réelle amélioration par rapport à l'année précédente, marquée par le coup de froid de la crise économique.


Enquête insertion 2011 des diplômés des grandes écoles
Tous les indicateurs de l'enquête insertion des jeunes diplômés des grandes écoles témoignent d'un mieux en 2011 par rapport à 2010. Réalisée en janvier 2011, l'enquête a concerné tous les étudiants diplômés en 2010.
145 écoles d'ingénieurs et 38 écoles de management ont participé. Les jeunes diplômés ont plutôt mieux répondu qu'en 2010, signe d'une reprise de moral.

Les principaux résultats :
-68% des JD des promos 2010 sont en activité professionnelle en janvier 2011, contre 60% pour les promos 2009. 13% sont en recherche d'emploi (19% en 2010), 4% en VIE (3%), 13% poursuivent des études (16%). 2% sont volontairement sans activité (2%).

-Le taux net d'emploi, qui mesure la proportion des JD ayant un emploi parmi ceux qui sont sur le marché du travail, est de 84% (contre 75% en 2010). Et il se situe au-dessus de la moyenne de ces 18 dernières années ! "En cela c'est un bon indicateur de la santé de l'économie française et confirme la reprise", a souligné Bernard Ramanantsoa, le dg du groupe HEC, en présentant l'enquête au nom de la Conférence des grandes écoles.

- La durée de la recherche d'emploi reste brève : en 2011, 45% des JD signent un contrat avant la sortie de l'école. Près de 80% trouvent en moins de deux mois. C'est bien mieux qu'en 2010, les responsables de la CGE n'hésitant pas à parler de "génération sacrifiée" pour les diplômés de 2009. Heureusement, cette promo 2009 a pu bénéficier de la reprise de l'emploi en janvier 2011, avant l'arrivée de la promo 2010. Elle a pris le train un peu en retard mais elle l'a pris. Cela dit, la CGE note qu'on n'est pas encore revenu aux années fastes des promos 2007 et 2008 où 50% signaient avant la fin de l'école.

Un job mais où, quoi, comment ?

Comment ? A la question des moyens utilisés pour trouver l'emploi actuel, "l'immersion professionnelle durant la scolarité" arrive de loin en tête avec 39,8% des réponses (41,4%) pour les jeunes ingénieurs. Il s'agit des stages ou des contrats d'apprentissage effectués durant la scolarité.
Le stage de fin d'études est lui aussi majeur puisqu'il recueille 31,9% des réponses. Notons que pour la promotion 2009, ce taux est tombé à 21%, beaucoup d'entreprises ayant coupé les embauches au moment ou les SFE s'achevaient.
Puis viennent, assez loin derrière, "les sites internet spécialisés dans l'emploi" avec 15,4%, les sites internet d'entreprises (9,9%), les relations personnelles (8,1%), les candidatures spontanées hors Internet (7,6%), l'embauche par l'entreprise d'apprentissage (5,1%), le démarchage par un chasseur de têtes (3,6%), le réseau d'anciens élèves (3,5%), le stage d'année de césure (2,8%), le service emploi de l'école (2,5%)... Notons que les réseaux sociaux n'apparaissent pas ici, ce qui confirme leur rôle encore marginal comme le notait l'enquête Réseaux sociaux et recrutement

Quel contrat ? En 2011, 76,2% ont été embauchés en CDI (contre 71% en 2010), 18,4% en CDD, 2,2% en intérim, 2,3% en contrat local à l'étranger. La CGE qui effectue cette enquête depuis 19 ans note toutefois une tendance de long terme à la baisse sur le CDI et surtout, "cette tendance, indique-t-elle, semble se renforcer et touche davantage les femmes que les  hommes".

Quel salaire ?  32 320 euros annuels hors primes (France), 34 880 toutes primes (France) comprises. Là encore, il y a un différentiel hommes-femmes : les femmes ont en moyenne 31 150 euros hors primes (France) et les hommes 32 840. "Il s'agit d'un effet dû aux secteurs et non aux entreprises, expliquent les responsables de l'enquête. Les femmes sont plus nombreuses dans les secteurs comme la pharmacie, l'industrie chimique, l'agro-alimentaire ou l'agriculture, et sur les fonctions qui payent moins bien". Pas de chance décidément !
Quant à l'évolution à long terme des salaires, Bernard Ramanantsoa note que si elle est globalement à la hausse, elle est en baisse en euros constants sur une longue période...

Quels secteurs ?  Pour les ingénieurs, la part des bureaux d'études et des sociétés de conseil ne cesse de croître avec 18% des recrutés en 2011 ! Viennent ensuite les 'industries automobile, aéronautique, navale et ferroviaire (13%) qui redémarrent après la crise, puis les technologies de l'information (9%), en baisse continue toutefois depuis 2007, le BTP (9%) qui redémarre pour l'emploi, puis l'énergie qui après deux très fortes années d'embauches directes (12%) est redescendu à 8%.

Quelle satisfaction ? L'enquête a tenté de sonder assez finement le degré de satisfaction des JD par rapport à leur emploi en tentant de la corréler à la rémunération, au secteur d'activité, au contrat de travail, à la région, au genre et au type d'école. Les résultats étant très détaillés et délicats à interpréter, n'hésitez pas à vous reporter à l'enquête elle-même, qui a tenté des visualisations graphiques intéressantes croisant divers critères.

Disons que globalement, la satisfaction semble corrélée à la rémunération, mais qu'il y a de grosses différences selon les secteurs : ainsi les recrutés par les cabinets d'audit et les sociétés de conseils sont très peu satisfaits (malgré des rémunérations satisfaisantes), alors que ceux travaillant dans le luxe et le BTP le sont beaucoup (malgré des rémunérations moyennes).

La fierté de contribuer à des produits ou des services prestigieux l'emporterait donc en terme de satisfaction. On voit d'ailleurs que les plus satisfaits sont ceux qui travaillent dans les fonctions production, exploitation, et contrôle et méthodes, au plus près du produit donc, tandis que l'audit, la communication et les RH comptent beaucoup plus d'insatisfaits ! Nous tenterons une interprétation (personnelle) : il y a plus de satisfaction à fabriquer un produit beau et utile socialement, qu'à gérer les coulisses ou les affaires internes de l'entreprise, sauf si l'on est à la direction générale (degré de satisfaction élevé) où l'on capitalise toutes les satisfactions (produit et image). Une crise de "l'esprit d'entreprise" ?



Enquête insertion 2011 des diplômés des grandes écoles
Je ne manquerai pas de revenir dans d'autres posts sur certains aspects de l'enquête (que vous pouvez télécharger ci-dessous), et notamment la piètre performance des jeunes diplômé(es) comparé à celle de leurs collègues hommes.

Voir aussi :
Les enquêtes de la Conférences des grandes écoles


Rédigé le Mardi 21 Juin 2011 | Commentaires (0) | Permalien

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Michèle Longour
Michèle Longour



Certains traînent dans les bars, d'autres fréquentent les stades ou les cinémas... Moi, je hante les journées recrutement, je fouine dans les forums emploi et les salons dédiées à toutes les carrières. D'où l'idée de ce blog pour...



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