Pour l'industrie aéronautique française, l'heure est à la production : comme je le disais dans une note précédente sur les métiers de l'aéronautique, aucun nouveau programme n'est actuellement au stade de la conception, mais les nombreuses commandes engrangées par Airbus doivent être honorées et les lignes de fabrication tournent à plein.

Le groupe Safran,  équipementier majeur du secteur, entend donc recruter sur les deux prochaines années quelque 11 000 collaborateurs : des ingénieurs, des cadres mais aussi, des techniciens et des opérateurs.


Un millier de postes sur des métiers pénuriques

Un millier de postes sont en effet à pourvoir, notamment sur les chaînes de production des nacelles de l'A380 ou du réacteur LEAP.

Or ce n'est pas chose facile pour Safran du fait de la pénurie de candidats sur ces métiers techniques de l'industrie : ajusteur-monteur, chaudronnier, soudeur, électronicien, drapeur, conducteur d'équipement industriel, technicien de maintenance, spécialiste des essais, câbleur, spécialiste du traitement de surface, etc.

J'ai souvent souligné le problème d'image de ces métiers qui évoquent pour les Français l'ère industrielle du travail à la chaîne et la condition ouvrière du siècle passé.  Sans oublier les licenciements de masse qui ont frappé des pans entiers de notre industrie.

Les "champions" industriels qui ont résisté grâce à un haut niveau technologique et scientifique, notamment l'aéronautique et l'espace, sont les victimes indirectes de ce phénomène car ils peinent à recruter le personnel qui leur est nécessaire, notamment en phase de montée de charge.

Des tâches de haute technicité

D'où la campagne de communication lancée fin septembre par Safran dans les médias d'ile-de-France et du Sud-Ouest pour valoriser ces emplois d'opérateurs et de techniciens. Elle insiste à très juste titre sur la haute technicité de leurs tâches qui n'ont plus rien à voir avec le travail ouvrier des années 1960.
"Ces professionnels ont  la responsabilité de réaliser parfaitement les pièces des produits emblématiques tels que les aubes de turbines du CFM56 (le moteur d'avion le plus vendu dans le monde) ou les nacelles de l'A380, explique Jean-Luc Bérard, DRH du groupe Safran.

Ce sont bien des métiers manuels, mais qui exigent  une vraie "virtuosité" pour aboutir à des pièces de haute technologie, ou piloter des machines et outils de pointe. "Nous cherchons des virtuoses", martèle donc le slogan de la campagne de recrutement.


La passion de contribuer à de grands programmes en prime

"Les techniciens et opérateurs de Safran apportent aussi leur expertise dans la mise en œuvre de processus de fabrication performants. Ils les maitrisent de bout en bout", précise le DRH, pour couper court à l'idée que le technicien de l'industrie n'interviendrait que sur une tâche  parcellaire. De fait, les opérateurs et techniciens peuvent contribuer à l'amélioration des méthodes, de la qualité, de la mise en place des essais...

Pour avoir souvent enquêté dans l'industrie aéronautique, j'ai pu observer aussi combien la passion de l'aérien et la fierté de contribuer à de grands programmes animent les professionnels du secteur, de l'opérateur à l'ingénieur. Je ne saurai donc que trop conseiller à ceux qui s'interrogent sur une orientation ou une reconversion professionnelle d'envisager ces métiers de l'industrie... sans a priori.

Concrètement, tous les candidats titulaires d'un diplôme de niveau CAP ou bac pro  à BTS dans une spécialité industrielle peuvent intéresser Safran. Le groupe, d'envergure internationale, fait en plus valoir d'intéressantes possibilités de formation interne et d'évolution professionnelle grâce à la Safran University.

Pour en savoir plus et découvrir les offres d'emploi :
www.safran-group.com/site-safran/talent/