Universités : grève des enseignants à la Sorbonne


Plus vite, plus haut, plus fort... La nouvelle saison inter-universitaire de grève estudiantine vient de redémarrer. La Sorbonne est en ébullition depuis lundi 9 février. Motif ? Une accumulation de décisions, décrets et lois du gouvernement Fillon pour réformer l'université. Les enseignants, les personnels administratifs et les étudiants s'opposent à la modification du statut des enseignants-chercheurs, mais aussi plus généralement à la loi LRU, ou encore à la ''masterisation'' des concours d'accès à l'enseignement. Reportage d'un étudiant à la Sorbonne.




Chat échaudé craint l'eau froide...

Vote de la grève à la Sorbonne
Une fois n'est pas coutume, cette saison, ce sont les professeurs qui ont donné le coup d'envoi des grèves. Le décret pris par le gouvernement modifiant l'évaluation et l'avancement de leur carrière a mis le feu au poudre. Ce mouvement d'opposition lancé il y a plusieurs semaines s'enlisait.

Un coup d'accélérateur a donc été donné par le vote, le 2 février, d'une grève illimitée (notre photo). Sauf que les professeurs ne sont pas très nombreux. Un mouvement visible nécessitait l'entrée des étudiants dans la danse. Les tractations sont donc nombreuses et - parfois - houleuses entre des étudiants se rappelant avoir lutté seuls l'année précédente contre la LRU, et des personnels enseignants promettant avec un an de retard de ne pas abandonner le mouvement tant que cette loi n'est pas abrogée.

La Sorbonne, éternel lieu de contestation

Le célèbre amphithéatre Richelieu à la Sorbonne
La Sorbonne est un lieu de la contestation étudiante depuis environ... le XIIIène siècle. Elle a donc son rang à tenir dans ce mouvement de grève national.

Lundi 9 février, c'était le premier jours de cours du second semestre. Mais, il n'y a pas eu de blocages, ou d'occupation des locaux. Les CRS et autres gendarmes mobiles sont donc restés l'arme au pied. En effet, les professeurs ont voté une grève illimitée certes, mais une grève active.

Des débats passionnés dans chaque amphi sur l'éducation en France et en Europe

L'amphithéâtre Lefèvre à la Sorbonne, cours de Science Politique, Paris 1
Les cours et TD sont maintenus, ce sont les programmes qui changent. Au lieu d'apprendre l'organisation de l'armée romaine du IIIème siècle ou les théories des relations internationales, les étudiants participent à des conférences et des débats sur le fonctionnement de l'éducation en France et en Europe face aux réformes libérales.

Dans chaque salle de classe, dans chaque amphithéâtre de l'institution des débats passionnés succèdent à des votes variés. Il s'agit pour les acteurs du mouvement d'être mobilisé pour mobiliser l'ensemble des étudiants en vue de la manifestation de ce jour.



Rédigé par Charles Baldini le Mercredi 11 Février 2009
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