Une erreur, un mauvais résultat ? et si vous en faisiez une chance ?


Cécile Salvanès est coach certifiée du cabinet Elevatio et a enseigné de nombreuses années. Elle nous partage ici comment on peut progresser malgré ses erreurs, et même grâce à ses erreurs.



"La seule façon certaine de ne pas faire d'erreur est de ne pas avoir d'idées nouvelles, disait Albert EinsteinVous n'échouez jamais jusqu'à ce que vous arrêtiez d'essayer". N'est-ce pas une autre façon de considérer les erreurs, les échecs ou les mauvais résultats ?

Certes, une mauvaise note est souvent désagréable. J'aimerais vous assurer qu'elle peut pourtant conduire au succès... pour peu que nous nous arrêtions pour la regarder différemment.

Qu'est-ce qu'une note ? Les évaluations notées sont en réalité des indicateurs de la valeur d’un travail à un moment donné. Lorsque j'étais enseignante, j'aimais expliquer leur note aux élèves et leur préciser comment ils pouvaient progresser.

Cécile Salvanès.
Les appréciations portées sur vos copies vous donnent souvent de bonnes indications sur ce qui est à améliorer. Avez-vous fait une erreur sur la consigne, une faute d'étourderie, avez-vous manqué de temps pour finir, ou n'aviez-vous pas assez de connaissances ou de savoir-faire ?

Dès lors que vous répondez à l'une de ces questions, vous comprenez mieux la distance entre ce que l'on attendait de vous, et ce que vous avez fait. Vous pouvez alors mettre en place la stratégie adaptée pour progresser sur ce chemin. La mauvaise note vous fait avancer !

Comment notre cerveau se sert des erreurs pour apprendre

Les neurosciences nous apprennent que l'erreur fait partie du processus d'apprentissage. Pour apprendre, notre cerveau est en mode "testeur" en continu ; il fait des hypothèses, les teste, et les réajuste sans cesse en fonction des résultats.

Par conséquent, plus il y a  d’erreurs, plus nous avons tenté, et plus nous apprenons ! Indispensable à notre évolution personnelle, c’est l’erreur qui nous permet de nous adapter à notre environnement. En ce sens, elle nous rapproche… de la réussite.
 
La vraie vie, avec ses difficultés, nous apprend aussi des choses très précieuses si nous y sommes attentifs. La vie de personnes célèbres - sportifs, entrepreneurs, hommes politiques, artistes - montre qu'aucun grand projet n’a pu se réaliser sans adversité ni difficultés réelles. Steve Jobs, Churchill, Einstein, R. Federer, de Gaulle, Mitterrand, tous ont su rebondir après des échecs.

Le "pépin", c'est le problème, mais aussi la graine, la potentialité !

L'échec à une épreuve ou à un examen peut donc décourager... mais aussi permettre de prendre un nouveau départ. Dans son livre apprécié sur "Les vertus de l'échec" (éd. Allary), l'écrivain Charles Pépin donne son propre témoignage :

"J’ai toujours voulu devenir romancier et ai commencé à écrire à 16 ans. Mais au bac de français, j’ai eu 7 sur 20. J’aurais eu 15 sur 20, ça aurait changé ma vie: je ne me serais posé aucune question. Au lieu de quoi, j’ai beaucoup réfléchi." L'auteur en herbe prend du recul, analyse son échec et reprend confiance en lui.

"Résultat, j'ai publié très jeune deux premiers romans chez Flammarion. Mais à nouveau, j’ai eu l’impression d’échouer car ils n’ont pas eu le succès escompté, raconte-t-il. C'est ce qui m'a incité à écrire des essais de philosophie plutôt que des romans. Là, j’ai eu beaucoup de succès. Et il y a trois ans, je suis revenu au roman."

Comme quoi, les portes fermées par les échecs permettent aussi d'en pousser d'autres qui s'ouvrent parfois sur des horizons insoupçonnés. La sagesse de l'échec peut être plus profitable que l’ivresse du succès. Et à ceux qui lui demandent s'il avait un nom "prédestiné", Charles Pépin répond  : "Attention! Pépin, c’est le problème. Mais c'est aussi la graine, la potentialité… "

Pour dépasser le découragement, se faire accompagner

L'échec n'est donc ni un verdict sans appel ni une condamnation, mais plutôt le résultat de plusieurs erreurs qui n'ont pas pu être rectifiées

Il est vrai que les personnes confrontées à un échec sont souvent tentées de baisser les bras. Il n'est pas si facile de résister aux émotions et d'analyser ses erreurs à froid.

C'est pourquoi il peut valoir la peine d’être accompagné pour faire ce travail sur soi en profondeur : en présence d'une personne bienveillante qui vous pose les bonnes questions, il va être possible d'envisager une nouvelle façon d'agir et de voir l'avenir avec optimisme.

Car c'est le regard que nous portons sur les événements qui peut nous enrichir, plutôt que les événements eux-mêmes. Evaluer la situation avec je ne sais quelle échelle de performance peut nous décourager, mais y voir ce qu’elle porte en germe, comme ouverture possible, nous donne le dynamisme pour continuer.

Trois façons de progresser à partir de ses échecs.

Dès maintenant, je vous propose de porter sur vos échecs 3 regards qui pourront vous faire progresser :
 
1/ La connaissance de soi.
La colère  contre les autres, ou contre soi même, ne construit rien dans la durée. Une fois le moment négatif passé, vous pouvez en tirer des enseignements utiles sur vos forces et faiblesses et en tenir compte pour la suite. Qu’ai-je appris sur moi à travers cet échec ? sur ma façon de travailler ? mes goûts, mes rêves ?
Alexandre, en seconde, m'a expliqué récemment avoir compris que c'est le stress, lors des devoirs sur table, qui lui faisait perdre ses moyens. Il a pu mettre en place la stratégie adaptée.
 
2) La connaissance des autres et de mes relations avec eux.
Les autres sont différents de moi, en suis-je étonné(e), déçu(e) ? Je peux aussi choisir de prendre en compte plus clairement ces différences dans mes façons d’interagir avec eux, ce sera une force pour mon avenir.
Laura a découvert que son professeur lui en voulait pour son attitude en classe et qu‘améliorer ses relations en participant davantage au cours pourra lui faire gagner des points, même à l’écrit !

3) Des connaissances dans des domaines que j’avais négligés
Telle matière dite "secondaire" pourrait me servir et vaut vraiment la peine d'être travaillée ; tel aspect d’un projet est essentiel, je n'en n’avais pas pris assez la mesure ; telle étape était nécessaire.
Un exemple des plus simples : la présentation d'une copie a beaucoup plus d'importance qu'on ne le croit. Ici encore, un petit changement peut faire une très grosse différence. 

Regardé ainsi, votre "mauvais résultat" peut vous livrer des enseignements extrêmement utiles qui vous permettront réellement de progresser. Et vous garderez votre énergie positive !
Comme le disait Winston Churchill, "Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme".
 
Cécile Salvanès
coach 

Cabinet Elevatio

Le cabinet Elevatio rassemble des coachs certifiés qui accompagnent spécifiquement les étudiants et jeunes professionnels, tout en ayant également une pratique en entreprise.

Le coaching peut être collectif ou individuel et porter sur des questions d'orientation, de projet professionnel, de motivation ou de méthodes de travail.

Rens. : https://elevatio.fr/
 



Dans la même rubrique :