Un bizutage contre une étudiante française tourne mal en Belgique


Une étudiante française de l'université de Liège est restée deux jours dans le coma après avoir été forcée à boire des litres d'eau lors d'un bizutage subi le 22 septembre 2013. Elle va mieux mais sa famille a porté plainte contre les bizuteurs.




A l'université de Liège en Belgique, l'école vétérinaire est réputée pour la rudesse de ses bizutages en général très arrosés. Mais c'est parce qu'elle avait refusé de boire de la bière, que la jeune étudiante française originaire de Saint-Etienne a dû ingurgiter des litres et des litres d'eau.

"On ne l'a pas forcée à boire", ont rétorqué les étudiants qui organisaient ce week-end d'intégration des nouveaux. De quoi relancer l'éternel débat autour du bizutage : les bizutés sont-ils réellement libres de dire non, ou soumis à une telle pression psychologique qu'ils n'ont en général pas d'autre échappatoire que de se soumettre bon gré mal gré aux caprices plus ou moins cruels de leurs aînés ?

En l'occurence, le recteur de l'université de Liège a souligné que ce qui avait été imposé à l'étudiante "était l'une des tortures que pratiquaient les nazis". Les responsables risquent l'exclusion universitaire ainsi que des poursuites pénales.


En France, encore des dérapages ponctuels

En France, les actes de bizutage ont été interdits par la loi du 17 juin 1998, et ils constituent donc un délit passible de poursuites pénales. Les établissements ont beaucoup oeuvré pour mieux encadrer les week-ends d'intégration et autres pratiques d'accueil des nouveaux, mais des dérapages ont encore lieu ça et là, en grande partie du fait des excès d'alcool.

Les bizuteurs sont en général sévèrement sanctionnés, comme par exemple à Paris Dauphine en 2011 où des étudiants ont été exclus et l'association organisant les événements étudiants dissoute (la Japad). En 2012, une noyade à Saint-Cyr et une plainte à l'université de Poitiers avaient aussi défrayé la chronique.

La région Poitou-Charente, dirigée par Ségolène Royal à l'origine de la loi de 1998, a adopté une charte et un nouveau plan d'action contre le bizutage en septembre 2013. Un numéro d'appel gratuit a notamment été ouvert pour tous les jeunes victimes de violences scolaires, de bizutage et de cyber-harcèlement. On peut l'appeler de 8h à 20h du lundi au vendredi au 0 800 871 944.



Rédigé par la rédaction le Vendredi 27 Septembre 2013
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