Sondage Présidentielles : les étudiants plutôt favorables à Juppé


D'après un sondage exclusif mené par l'IFOP pour l'Etudiant début novembre, Alain Juppé serait le candidat qui répondrait le mieux aux attentes des étudiants, suivi par Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Sarkozy.




Bien sûr, il ne s'agit que d'un sondage, mais il permet de prendre la température des électeurs les plus jeunes à six mois des élections présidentielles de 2017. Il a été réalisé par l'IFOP pour le magazine L'Etudiant auprès de 604 étudiants entre le 25 octobre et le 4 novembre 2016.

A la question :"Chacun des candidats (déclarés ou potentiels) suivants à l'élection présidentielle de 2017 prend-il en compte les préoccupations des étudiants ?", c'est Alain Juppé qui arrive largement en tête avec 40% des réponses, suivi par Jean-Luc Mélenchon (32%) et Nicolas Sarkozy (30%). François Fillon et Emmanuel Macron arrivent ensuite au coude-à-coude avec 29%.

Un résultat plutôt surprenant, d'une part car les étudiants sont traditionnellement plus orientés politiquement "à gauche", d'autre part car le trio de tête est pour le moins hétéroclite. Il est vrai que le PS n'a pas encore dévoilé son candidat. Mais tout de même : à la question précédente, François Hollande arrive en dernière position avec 20% de réponses, derrière François Bayrou, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Marine Le Pen ou Yannick Jadot...


Favorables à des mesures prises récemment pour l'enseignement supérieur

Pourtant, la majorité des étudiants se disent "favorables" aux mesures dont la plupart ont été mises en oeuvre depuis le début de la présidence de François Hollande :

A la question "Etes-vous très, plutôt, plutôt pas ou pas du tout favorable à chacune des mesures/ propositions suivantes?", les étudiants sondés sont favorables à 88% aux contrats d'insertion professionnelle du type contrats d'avenir, à 87% au statut d'étudiant-entrepreneur créé en 2013 et 77% à la création de deux nouveaux échelons de bourse étudiante.

Si toutes ces mesures satisfont les étudiants, le gouvernement qui les a portées n'en tire donc aucun crédit, les étudiants n'en faisant aucune lecture "politique". Il est vrai qu'à part les nouveaux échelons de bourse et les contrats d'avenir, la création du statut d'étudiant-entrepreneur ne semble pas particulièrement "signé par la gauche".

D'autre part, les étudiants sont aussi favorables à 56% à l'instauration de la sélection à l'entrée en master, mesure adoptée récemment et pourtant contestée à gauche notamment par l'Unef.

Mais un étudiant sur quatre ne se reconnait dans aucune formation politique

A cela, deux raisons peuvent être avancées. D'abord, le sondage de l'Ifop confirme le fait que la grande majorité des étudiants ne se reconnait pas dans les partis politiques traditionnels.

23 % déclarent n'être proches d'aucune formation, 23% disent être proches des Républicains, 15% du Parti socialiste et PRG, 11% d'Europe Écologie les Verts (EELV), et 10,5% du Front national.

Cette dépolitisation est confirmée par des intentions fortes d'abstentions aux élections présidentielles : 55% des étudiants disent qu'ils n'iront pas voter, contre 27% pour le reste de la population.

En ce qui concerne la participation éventuelle des étudiants à la primaire de la Droite, 10% des étudiants comptent aller voter contre 8% pour l'ensemble des Français : un résultat qui confirme la "droitisation" des étudiants.


L'emploi : préoccupation phare pour les étudiants

D'autre part, même si les mesures citées précédemment satisfont les étudiants, elles laissent entier le problème de l'emploi et des difficultés d'insertion professionnelle.

Les étudiants qui ont l'intention d'aller voter ont été interrogés sur les enjeux qui vont compter dans leur choix lors de la prochaine présidentielle : l'emploi arrive largement en tête pour 63% d'entre eux, suivi par "le pouvoir d'achat et le coût de la vie" pour 47%, puis l'éducation (44%) et la sécurité (44%).

Si les étudiants sont rien à redire contre les diverses mesures évoquées plus haut, ils ne les perçoivent pas comme centrales face à la crainte du chômage et l'immense question du travail. N'est-ce pas d'ailleurs normal, un étudiant n'étant qu'un citoyen se préparant à entrer sur ce marché du travail ?

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Rédigé par le Vendredi 18 Novembre 2016
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