Quand l'angoisse de réussir... conduit à l’échec

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Le désir de réussir conduit parfois à l’échec par le taux d’angoisse qu’il implique ! C’est le constat que font les candidats aux concours aussi bien que les spécialistes de la motivation. Vivez-vous souvent cette "angoisse d’anticipation" ? Et comment s’en sortir ?



Vous craignez de rougir en arrivant à une soirée entre amis ? C’est bien ce qui se passe, malgré vos efforts pour l’éviter ! Vous avez peur de transpirer lors d’un rendez-vous avec une charmante personne ? Vous essayez de maîtriser la situation mais… sans succès. Nos prédictions dans ces domaines ont une fâcheuse tendance à se réaliser.

Le mécanisme est simple : craindre de rougir ou de transpirer nous conduit à rougir ou à transpirer :  la peur d’une réaction provoque par elle-même la réaction en question. Du côté des désirs plus "positifs", nous trouvons d’autres exemples frustrants : le jour où nous voulons dormir, l’insomnie nous guette, et nous perdons nos moyens pile au moment des examens, c’est bien connu…

Le psychiatre autrichien Victor Frankl (1905-1997) a nommé ce désir anxieux "hyper-intention" et aidé ceux qui en souffraient à s'en sortir. Hyper-intention ou hyper-attention : comment gérer ce stress d’anticipation qui gâte parfois les meilleurs moments et conduit à l’échec dans les événements cruciaux de nos études ou de notre carrière ?

Comme Jeanne d’Arc au combat

Il s'agit d'avoir peur avant... voilà tout le secret.
Une recette est donnée dans l’Alouette de Jean Anouilh. C'est Jeanne qui vole vers la victoire : "Bon, ils sont plus nombreux, ils ont de gros murs, des canons, de grosses réserves de flèches, ils sont toujours les plus forts. Soit. J'ai peur. Un bon coup. Là. Voilà. Maintenant que j'ai eu bien peur, allons-y ! Et les autres sont si étonnés que tu n'aies pas peur que, du coup, ils se mettent à avoir peur, eux, et tu passes ! Tu passes, parce que comme tu es le plus intelligent, que tu as plus d'imagination, toi, tu as eu peur avant. Voilà tout le secret."

Le remède de la déreflexion ou intention paradoxale

Il s’agit d’avoir peur "avant", d’adopter au moins en pensée la réaction qui nous fait peur : décidez en toute conscience de rougir, de transpirer, de rater lamentablement votre entretien d’embauche, visualisez intérieurement cette "catastrophe" qui va vous arriver… Transformez votre peur en un désir paradoxal afin de vous détacher de vous-même et de prendre ainsi de la distance avec vos problèmes. C’est le meilleur moyen de s’en trouver délivré !

Vous ne trouvez pas le sommeil ? Décidez de rester éveillé le plus longtemps possible ! En réalité, vous êtes en proie à l’insomnie, mais surtout… à l’angoisse de ne pas dormir. La "déreflexion" (un terme utilisé par Viktor Frankl) vous conduira à un rapide assoupissement. Pour la mémorisation, le processus est identique : choisissons d’avance de ne pas retenir tous nos théorèmes de façon parfaite, et notre tête aura la clarté suffisante pour tout enregistrer. Rien de magique : il s’agit de nous oublier nous-même pour nous concentrer sur notre objectif.

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Mercredi 27 Février 2013
Priscille Leroy
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