Les jeunes Espagnols en colère dans les rues de Madrid


Des milliers de jeunes Espagnols campent depuis le 15 mai sur la Puerta del Sol, la grand place de Madrid. Beaucoup protestent contre la crise économique, l'austérité et surtout le chômage qui touche 40% des jeunes !




Le campement de la Puerta del Sol à Madrid
Tout a commencé le 15 mai 2011, où via un "événement Facebook", de jeunes internautes se sont donné  rendez-vous sur les grands places de leur ville. A Madrid, sur la Puerta del Sol, mais aussi à Valence, Barcelone, Séville...

Car en Espagne, la crise économique est générale depuis le coup de faiblesse de l'euro et surtout l'éclatement de la bulle immobilière. Le gouvernement a imposé un plan d'austérité de réduction des salaires, et surtout, le chômage a atteint 20% de la population active, 40% chez les jeunes.
Sur la Puerta del Sol, on trouve donc des jeunes diplômés, des familles sur-endettées, des jeunes pros qui survivent tant bien que mal avec 300 euros par mois... Ils se sont baptisés "les indignés", en référence au petit livre de Stéphane Hessel, "Indignez-vous", traduit en espagnol en mars 2011.


Les ''indignés'' ont pris la place des ''ninis''

Que réclament donc les "indignés" ? Leurs revendications sont si larges, qu'on a du mal à le comprendre. Depuis le 15 mai 2011, des élections municipales ont en effet eu lieu et le parti socialiste espagnol (PSOE), qui est au gouvernement, a subi une rude défaite...
Mais cela n'a semble-t-il pas suffi à calmer "l'indignation" des manifestants qui continuent, en tout cas à Madrid, à camper nuit et jour dans les rues. "Nous voulons la démocratie, les hommes politiques ne nous représentent pas"... "Du travail, de l'espoir", "la fin de l'austérité"...

Derrière les demandes immédiates de création d'emplois et de relance économique, pointe une aspiration plus profonde : celle de pouvoir agir, en tant que citoyen, sur les choix politiques, les débats sociaux, et pouvoir ainsi reprendre les rênes de sa propre vie. Depuis des mois, les sociologues décrivaient en effet l'apathie de ces jeunes Espagnols appelés les "ninis", jeunes diplômés vivant encore chez leurs parents à plus de 25 ans, et n'ayant ni travail ni études en cours.

Cette fois, il semblerait que les "ninis" aient décidé de sortir de leur passivité et de dire leur ral-le-bol. Le roi Juan Carlos ne leur est semble-t-il pas insensible puisqu'il a indiqué qu'il fallait d'urgence lancer un plan pour l'emploi des jeunes. Comme pour le "printemps arabe", va-t-on voir éclore un "printemps espagnol" en Europe ?

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Rédigé par le Lundi 23 Mai 2011
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