"Le conseil régional des jeunes a tout changé pour moi"



Elève de terminale, Anaïs, 18 ans, achève son mandat au sein du conseil régional des jeunes d'Ile-de-France. Une expérience qui lui a redonné confiance en elle et fait découvrir le goût de l'action. Témoignage.



"Je suis déjà nostalgique parce que ce que j'ai vécu pendant deux ans, c'est vraiment unique !" A quelques semaines de la fin de son mandat de conseillère régionale des jeunes, Anaïs Tebib, 18 ans, est intarissable sur son expérience.

"Je pourrais en parler pendant des heures, glisse-t-elle entre deux anecdotes. J'ai appris tellement de choses en quelques mois..." A la voir si énergique, si passionnée, on a peine à la croire quand elle se décrit deux ans plus tôt : "Avant, j'avais du mal à aligner deux mots en public, je ne me sentais pas capable de faire grand chose."

''Je me suis dit que ça me ferait grandir''

Le conseil régional des jeunes (CRJ) d'Île-de-France, elle en a entendu parler un peu par hasard. "Je n'étais pas dans une très bonne période : je redoublais ma seconde et je ne savais pas trop quoi faire après, raconte-t-elle. Un jour, je suis allée au service jeunesse de la mairie de Montreuil et je suis tombée sur un flyer qui parlait du CRJ, une instance consultative apolitique qui traite des thèmes concernant  les jeunes de 15 à 23 ans. J'ai vu ça comme une opportunité de participer à des projets citoyens et de prendre des responsabilités. Je me suis dit que ça me ferait grandir."

"Je me suis dit que la chance allait tourner pour moi"

Anaïs a donc rempli la fiche de candidature pour participer au tirage au sort des membres du CRJ, établi selon des règles précises de représentativité (géographique, paritaire, etc.).
"Quand on m'a téléphoné à la fin de l'année 2007 pour me dire que mon nom était sorti, je suis restée bouche bée. Sincèrement, je ne pensais pas que ça marcherait: je savais qu'il y avait environ 800 candidatures pour 140 places. Alors je me suis dit que c'était un signe que la chance allait tourner pour moi !"

''Ca m'a appris à m'exprimer, à défendre mon point de vue''

En décembre 2007, la jeune fille de 16 ans prend donc ses fonctions au sein de l'institution consultative. Elle choisit de s'engager plus précisément dans la commission consacrée aux discriminations, un sujet qui la "touche personnellement." "Dès le départ, j'ai apprécié de rencontrer des jeunes tous différents avec des opinions très diverses. En deux ans, nous avons beaucoup débattu et ça m'a appris à mieux m'exprimer, à défendre un point de vue. Je sais que certains pensent que le CRJ ne sert pas à grand chose mais je ne suis pas du tout d'accord. A travers cette expérience, nous avons abordé de nombreux sujets et nous avons organisé plusieurs événements dans la région. Et d'un point de vue plus personnel, je vois beaucoup de choses autrement : ça a tout changé pour moi."

''Même à mon niveau, je vois qu'il y a de choses à faire''

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au cours de son mandat, Anaïs n'a pas chômé. A côté des réunions hebdomadaires de sa commission, au sein de laquelle elle a contribué à organiser "la semaine de l'égalité" en Île-de-France, et des sessions plénières trimestrielles du CRJ, visant à exposer et voter les différents projets mis au point en commission, la jeune fille s'est aussi investie dans son lycée, situé à Montreuil. "Je me suis rendu compte que même à mon niveau, il y avait des choses à faire !" insiste-t-elle.
Elle est ainsi devenue membre du conseil d'administration de son établissement et présidente du foyer socio-éducatif qui s'y est créé. Elle y a également organisé une grande réunion de 900 personnes sur le thème des discriminations en mai 2009. "Cette journée a représenté beaucoup de travail, se souvient-elle. Il a fallu monter un dossier, boucler un budget ou encore chercher des partenaires. Autant de choses dont je ne me serais pas crue capable avant mon passage au CRJ !"

Toutes ces expériences ont aussi complétement changé sa façon d'aborder ses études. "Je suis maintenant en filière STG [Sciences et technologies de gestion, NDLR] et grâce à mon expérience au CRJ, je vois les applications concrètes de ce que j'apprends : gérer des équipes, mettre au point des projets, ce sont des choses que j'ai déjà faites. Alors forcément, ça me motive!"

De nombreux projets

Le 12 décembre 2009 marque la passation du relais avec la nouvelle équipe du CRJ. La fin d'une époque pour Anaïs, qui la rend "un peu triste". Mais loin de vouloir se reposer après deux années pourtant bien remplies, la jeune élève de terminale fourmille de projets : "Après le bac, j'aimerais - même si ça peut changer d'ici-là - m'inscrire en BTS audiovisuel et, en parallèle, mettre sur pied une boîte d'événementiel. Je me suis renseignée, c'est tout à fait possible. A travers cette structure, je voudrais notamment aider d'autres jeunes à monter des projets autour de leurs passions !"

8 Juin 2013
Pierre-Louis Lensel
Dans la même rubrique :