Jeunes diplômés : les secteurs qui recrutent en 2009


La crise économique est un coup dur pour ceux qui arrivent sur le marché du travail en cette année 2009. Heureusement, certains secteurs restent en forme et continuent à embaucher à bon rythme. Notre enquête et nos conseils.




Vendredi 6 mars 2009, hall Champerret à Paris. Des files impressionnantes de candidats se forment à l'entrée du "grand salon emploi des jeunes diplômés" de Studyrama. La plupart ont un diplôme universitaire, souvent de niveau bac + 5. Et tous cherchent un emploi depuis un, deux, parfois six mois. Pas évident de trouver son premier emploi en cette année 2009 marquée par la crise. La tempête a d'abord touché le monde de la finance et des banque d'affaires, puis le bâtiment, l'automobile, et d'autres industries en chaîne. Résultat : un grand nombre d'entreprises ont dû licencier, stopper l'intérim et les CDD ou geler les embauches. Toutefois, des secteurs et certains métiers ciblés continuent à recruter soit pour compenser de nombreux départs en retraite, soit parce qu'ils sont en expansion. D'autre part, dans toutes les entreprise, certaines fonctions profitent de la crise tandis que d'autres sont à la peine.

Les secteurs qui continuent à recruter : énergie en tête

Les grandes entreprises françaises du secteur de l'énergie connaissent une expansion sans précédent en partie dû à la demande mondiale de technologie nucléaire dont la France est spécialiste. - EDF, dont beaucoup de salariés partent en retraite, prévoit d'embaucher 3000 personnes en France en 2009 dont 1000 ingénieurs et parmi eux 500 dans le nucléaire. Les autres filières, hydrauliques et énergies renouvelables, ont aussi des besoins. - Areva, qui construit les centrales nucléaires est aussi un gros recruteur en particulier sur les métiers des géosciences (géologues, géophysiciens). - Total, qui a fait 14 milliards de bénéfices en 2008, prévoit aussi des dizaines de recrutements en France en 2009, dans des métiers liés de près ou de loin à l'industrie pétrolière. A noter que ces recrutements ne concernent pas seulement les ingénieurs spécialisés dans ces techniques, mais aussi des techniciens (bac + 2) et experts de toutes spécialités industrielles (maintenance, mécanique, génie climatique, qualité, logistique...) et aussi des métiers supports (ressources humaines, gestion, communication...).

La banque de détail et les assurances

Si les banques d'affaires ont licencié en masse leurs traders et leurs financiers, les banques de détail françaises, elles, se portent bien et doivent remplacer les générations qui partent en retraite. Elles recrutent à deux niveaux : bac+2/3 (notamment les BTS banque et les licences professionnelles), et bac+5 (écoles de commerce, masters, écoles d'ingénieur, science po). Les postes concernent à la fois le front office, les postes en contact avec le client (conseillers de clientèle, gestionnaire de patrimoine), et les métiers du back office (technicien d'opérations bancaires, contrôleurs financiers). Les jeunes diplômés ont toutes leurs chances, même si le processus de recrutement est assez long. Apparemment, BNP Paribas et la Société Générale font la chasse aux meilleurs via leur "business game" en ligne : Ace Manager pour la BNP, Citizen Act III pour la Société générale. Les contrats en alternance constituent aussi une porte d'entrée privilégiée. Les grands groupes d'assurances sont aussi recruteurs, notamment Axa France qui veut embaucher 750 salariés commerciaux et 200 salariés administratifs en 2009.

Les valeurs sûres : grande distribution, restauration, informatique

Certains secteurs (victimes de leur mauvaise image ?) peinent toujours à recruter. La grande distribution, notamment le groupe Auchan, qui ouvre de nouveaux magasins, recherche des managers de rayon de niveau bacs+4/5. Certaines enseignes spécialisées comme Décathlon, Lidl (qui se développe aussi) ou Kiloutou ouvrent leur recrutement pour des postes qui exigent à la fois un sens du management et de la clientèle. L'hôtellerie-restauration peine toujours autant à recruter des cuisiniers, chefs de rang et serveurs, mais aussi des gestionnaires. De même, les métiers de bouche (boucherie, poissonnerie), la fleuristerie, les postes de conducteurs d'autobus et d'autocar des réseaux de transport en commun cherchent des candidats ! Et l'informatique ? Les SSII recrutent toujours, rassurez-vous. Mais les candidats, qui étaient rares ces dernières années, se font un peu plus nombreux, des ingénieurs de secteurs en crise décidant de postuler en informatique. Il reste cependant beaucoup d'opportunités.

Les fonctions commerciales et les forces de vente boostées par la crise

D'autre part, dans les entreprises, certaines fonctions sont victimes des réductions de coûts tandis que d'autres sont considérées comme stratégiques. Ainsi, les commerciaux chargés de prospecter, de gérer la relation clients et de vendre sont courtisés que ce soit dans le commerce, l'industrie ou les services ! Les temps étant durs, il faut trouver de nouveaux clients et les garder. Au "salon emploi des jeunes diplômés" du 6 mars, la plupart des postes offerts vont ainsi aux "forces de vente" ou aux "commerciaux sédentaires". Les centres d'appels continuent aussi à recruter des télévendeurs. De même, les entreprises cherchent des comptables "chargés de recouvrement" (pour faire rentrer les impayés), et quelques contrôleurs de gestion. Par contre, les fonctions des ressources humaines (RH), de la finance, de la communication, de la production, de la logistique, du transport, de la qualité sont en moins bonne forme. Les métiers de la paie constituent une porte d'entrée plus aisée dans les RH.

Jeunes diplômés : stratégies pour temps de crise

Si vous cherchez votre premier emploi, plusieurs stratégies peuvent s'avérer payantes : - Se tourner en priorité vers les secteurs et les entreprises qui recrutent de façon à ne pas perdre de temps dans l'envoi de dizaines de CV inutiles. Consultez les sites des gros recruteurs : il faut soit avoir le profil des offres, soit pouvoir démontrer que l'on a les compétences voulues pour le poste. - Envisager un départ à l'étranger : rechercher un poste de "volontaire international en entreprise" (VIE), partir faire du bénévolat ou de l'humanitaire, profiter d'un programme de mobilité dédié aux jeunes pour poursuivre des études ou travailler à l'étranger, partir faire des petits jobs dans une perspective de perfectionnement linguistique... L'expérience internationale sera toujours un plus pour votre CV et vous évitez de vous décourager. - Envisager une poursuite d'études. Le marché du travail ne veut pas de vous pour l'instant ? Si vous avez un diplôme de niveau bac à bac+2/3, cela vaut la peine de tenter une poursuite d'études : faire par exemple une école d'ingé ou de commerce. Si vous n'avez pas le financement, recherchez une formation en alternance (qui peut en plus constituer un pré-recrutement). Si vous avez déjà une formation bac +5, choisissez uniquement une spécialisation bien ciblée qui assure des débouchés. Pour aller plus loin : Notre blog sur les débouchés professionnels au jour le jour Notre rubrique "Des métiers qui recrutent"



Rédigé par le Lundi 16 Mars 2009
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