Haïti : le grand chantier de la reconstruction commence


Après le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier, l'heure est encore à l'aide d'urgence mais on pense aussi à reconstruire. Une première conférence internationale sur la reconstruction aura lieu en mars à New York au siège des Nations-Unies.




Au moins 14 pays "amis de Haïti", dont la France, le Canada et les Etats-Unis, ainsi que l'Union européenne et les Nations-Unies ont convenu lors d'une première rencontre préparatoire à Montréal le 25 janvier de se retrouver en mars à New York pour une conférence consacrée à Haïti. Terrassé par un séisme qui a fait au moins 170 000 morts et un million de sans-abris, Haïti, pays parmi les plus pauvres du monde, est en ruines.

La conférence sur la reconstruction aura trois objectifs : renforcer les institutions politiques d'Haïti, développer l'économie pour réduire la pauvreté (78% des Haïtiens vivent avec moins de deux dollars par jour), et rétablir la sécurité et l'état de droit dans ce pays où la violence et la corruption ont souvent sévi.

Les dons pourraient atteindre 14 milliards d'euros

Bill Clinton à Davos (Suisse) lance un appel aux entrepreneurs pour qu'ils investissent en Haïti.
Pour l'instant, aucun chiffrage des besoins n'a encore été fait car les experts tâchent tant bien que mal d'évaluer sur le terrain l'étendue des dégâts.
Les dons dépassent déjà 2 milliards d'euros et pourraient atteindre 14 milliards. L'ancien président américain Bill Clinton a été nommé coordonateur de l'aide par les Nations-Unis : il devra superviser la répartition de ces dons ce qui n'est pas une mince affaire vu l'ampleur de la corruption. Au Forum économique mondial de Davos fin janvier, il a lancé un appel aux entreprises pour qu'elles viennent investir en Haïti et aident ainsi à relancer son économie plutôt que de le rendre dépendant de l'aide internationale.

Des milliers de sinistrés quittent Port-au-Prince

En attendant de reconstruire, l'aide d'urgence à la population se poursuit : les ONG et les missions internationales doivent soigner et opérer les milliers de blessés dans des hôpitaux de fortune, distribuer eau et nourriture, installer des latrines, fournir des tentes aux milliers de sans-abri dont la maison s'est écroulée.

La capitale, Port-au-Prince, où 70% des habitants vivaient dans des bidonvilles voit fuir des milliers de sinistrés qui, ayant tout perdu, décident de retourner dans leur village retrouver des membres de leur famille comme le montre ce reportage de TF1 :
l'exode des sinistrés qui quittent Port-au-Prince

Reconstruire le plus possible avant la saison des pluies

Les autres habitants de Port-au-Prince, n'ayant pas d'endroit où aller, campent dans les rues ou les parcs. "L'urgence, aujourd'hui, c'est de reconstruire le plus de maisons possible avant la saison des pluies qui commence en mai, explique Patrick Coulombel de l'association Architectes de l'urgence. Il y a des bâtiments qui sont tombés, donc ceux-là il faudra les reconstruire, et il y a des bâtiments affectés qui sont réparables et dans lesquels il faut faire des renforcements, c'est un vrai travail, il doit être fait avec de la compétence."

Autre ONG présente à Haïti pour aider à la reconstruction, la Croix Rouge française. Après avoir distribué de l'eau potable à 600 000 personnes, les équipes de volontaires se sont donné comme objectif la construction de 160 latrines temporaires, dans les cinq grands camps de masse qui rassemble les sinistrés à Port-au-Prince.

Mais d'autres villes de l'île sont très touchées comme Léogâne, ville de 200 000 habitants, elle-aussi totalement détruite. Le récit des volontaires de la Croix Rouge à Léogâne.





Rédigé par le Mardi 2 Février 2010
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