Faire un service civique : un volontariat gagnant


Le service civique permet aux 16-25 ans d'allier expérience professionnelle et engagement citoyen. Solidarité, travail d’équipe, don de soi... Depuis 2010, des jeunes de tous horizons tentent l'aventure et 9 sur 10 en sortent satisfaits.



Volontaires en service civique lors du défilé du 14 juillet 2016. © Agence service civique / François Guenet
"Après une année en fac qui ne m'a pas plu, je n'avais aucune idée du domaine vers lequel me tourner" raconte Marianne, 20 ans. Lors d'un stage de réorientation, elle entend parler du service civique et décide de tenter l'expérience. Elle trouve une mission auprès d'enfants dans une école élémentaire et fait "sa rentrée des classes" en septembre 2015.

"En commençant cette mission, je n'aurais jamais imaginé qu'elle m'apporterait autant", dit-elle aujourd'hui. Non seulement, Marianne apprend à encadrer les enfants en récréation ou à aider ceux qui sont en difficulté, mais elle découvre de l'intérieur le travail des institutrices, nouent avec elles des contacts profonds et découvre ainsi sa vocation !

A la rentrée suivante, elle intègre la fac de Montpellier en licence Sciences du langage pour devenir professeur des écoles.

Une expérience utile à la société et enrichissante pour le volontaire

Comme Marianne, depuis 2010, des milliers de jeunes se portent volontaires pour faire un "service civique" c'est-à-dire vivre une expérience professionnelle de six à douze mois au sein d’une association, d’une collectivité territoriale ou d'un service public. Aux côtés des bénévoles et des salariés de la structure d’accueil, on leur confie une "mission d’intérêt général"

Pour certains, au chômage ou sans formation, c'est une première étape pour reprendre confiance en soi et retrouver une motivation. Pour d'autres, comme Marianne, la mission permet de tester un métier ou de découvrir un milieu professionnel auquel ils n'avaient pas pensé. Pour d'autres encore, c'est l'occasion de vivre une expérience solidaire, de faire des rencontres, d'apprendre à travailler en équipe avec des personnes très différentes...

Mais si l'expérience est enrichissante et formatrice pour le volontaire, elle rend aussi un réel service à l'association d'accueil et au-delà à la société tout entière. A son échelle, chaque volontaire fait avancer la solidarité, le lien social, l'attention aux plus fragiles.

Mis en ligne début 2017 pour les dix ans du service civique, un beau court-métrage souligne cet apport. "J'ai voulu me centrer sur les bienfaits du service civique", explique le réalisateur français Ilan Teboul. 

Le court-métrage "Merci aux volontaires"



Qui peut faire un service civique ?

Contrairement à un job classique, aucun diplôme n'est exigé pour faire un service civique. Ce type de volontariat est ouvert à tous les 16-25 ans de nationalité française ou européenne, ou aux jeunes vivant en France depuis au moins un an.

Pour postuler, il suffit de créer un compte sur le site de l'Agence du service civique www.service-civique.gouv.fr  et de remplir un formulaire type décrivant qui vous êtes. Vous pouvez ensuite découvrir les missions disponibles et candidater directement en ligne pour celles qui vous intéressent.

Le choix de missions est vaste : aide aux devoirs dans un quartier sensible, aménagement d'espaces verts, épicerie solidaire dans un village, encadrement sportif, alphabétisation... Elles sont classées en neuf grandes thématiques : culture, éducation, environnement, sport, santé, éducation pour tous, développement international et aide humanitaire, mémoire et citoyenneté, solidarité.

Vous pouvez rechercher des missions par thématique mais aussi par ville ou par région. Quelques-unes permettent de partir à l'étranger, mais ce sont bien sûr les plus demandées ! "Le plus important pour nous est que le jeune trouve la mission qui lui corresponde", soulignent les responsables de l’Agence du service civique.

Comment être sélectionné ?

Malgré les efforts du gouvernement pour augmenter le nombre de missions, début 2017, on comptait encore 3 à 4 candidats pour une offre de mission.

Cela signifie que vous n'êtes pas assuré d'être pris si vous postulez, en tout cas pas encore. Mieux vaut donc bien soigner votre lettre de motivation et bien choisir votre mission : réfléchissez aux domaines qui vous intéressent, aux personnes que vous souhaitez aider en priorité, et aussi aux talents que vous aimeriez épanouir...

"J’ai choisi ma mission parce qu’elle traitait de l’environnement et de l’écologie et était en lien avec mes expériences précédentes, explique Bastien, 200 000ème volontaire en service civique. Auparavant, le jeune homme avait été bénévole de l'association Semailles pour laquelle il aidait des chercheurs à extraire des graines. Dans les parcs de la commune d'Avignon, sa mission de service civique consiste à sensibiliser le public au respect de l'environnement.

Si une mission vous attire mais que vous n'avez aucune expérience dans ce domaine, ne jetez pas l'éponge. Avez-vous des qualités humaines qui pourraient être utiles ? des expériences voisines ? Une grande envie de faire ce travail ? Voilà ce qu'il faudra expliquer pour être accepté.

Quel profil avoir ? Le témoignage des responsables de missions


Un encadrement et une aide à l'orientation

Pour accueillir des volontaires, les organismes doivent recevoir un agrément officiel. Chaque service civique est encadré par un contrat fixant les activités du volontaire, son lieu de travail et ses horaires. Pour l’accompagner durant son expérience, un tuteur est désigné.  Il assurera sa préparation, sa formation et la réalisation de ses objectifs.
 
Pour qu’une mission soit validée, le service civique doit avoir duré au moins six mois. Quelques semaines avant sa fin, vous recevez une attestation officielle et un document qui décrit les activités effectuées et les connaissances acquises.

Enfin, l’organisme s’engage une fois la mission terminée à effectuer avec vous un bilan et à vous épauler pour votre orientation future. Un aide très précieuse si l'on veut se réorienter après sa mission.
Simon, 20 ans, a ainsi décidé de suivre une formation d'éducateur spécialisé suite à son service civique pour l'association Clownenroute, qui proposait des ateliers "clown-théâtre" à des personnes handicapées. "Je ne savais plus très bien où j'en étais, je me cherchais. Le service civique m'a permis de réfléchir à ce qui était important pour moi".

Un vrai plus pour votre CV

Non seulement le service civique permet souvent de trouver sa voie, mais il représente désormais une expérience appréciée des recruteurs lorsqu'elle est indiquée sur un CV. Une enquête réalisée fin 2016 montre que la notoriété du service civique progresse auprès des entreprises.

Avoir fait un "service civique" est donc de plus en plus un atout lorsqu'on cherche un emploi : d'après l'enquête, 90% des anciens volontaires l'ont mis sur leur CV, 76% l'ont mentionné en entretien et 50% estiment que cela les a aidés dans leur recherche d'emploi.

Dans une association de protection des animaux.
Si la mission de service civique est en droite ligne avec votre formation, il faut la valoriser comme un stage : "Pour moi le service civique a été une passerelle entre mes études et une expérience professionnelle", témoigne Cindy, 23 ans. Après sa licence en biologie des organismes, des populations et des écosystèmes, elle a effectué son service civique pour l'association bretonne "Volée de piaf", qui soigne les oiseaux victimes de la pollution.

Mais si ce n'est pas le cas, prenez le temps de bien lister toutes les compétences acquises durant votre service civique, et préparez-vous à en parler en entretien. Les savoir-être sont souvent aussi appréciés des recruteurs que les savoirs techniques et sur ce plan, les anciens volontaires ont emmagasiné une belle expérience dans l'animation, l'écoute, le management ou le travail d'équipe.

Bémol sur la rémunération

Seul bémol du service civique, sa rémunération : chaque volontaire reçoit une indemnité de 573 euros par mois, prise en  charge par l'Etat et la structure d’accueil. 

L'organisme d’accueil verse aussi au volontaire une prestation en nature ou en espèce d’un montant de 107,58 euros, pour couvrir des frais d’alimentation ou de transports. Cette prestation peut être versée de différentes façons (titres repas, accès à la cantine, remboursements de frais, etc.)

Les boursiers de l'enseignement supérieur (à partir du 5e échelon) ou ceux dont les parents touchent le RSA ont aussi droit à un complément de 107 euros mensuel. Au total, selon votre situation, vous percevez entre 580,55 euros et 688,21 euros par mois.

Certes, quand on ne vit plus chez ses parents, le revenu versé paye à peine un loyer à Paris par exemple. Néanmoins, vous pouvez disposer de garanties en matière de couverture sociale, de certaines réductions grâce à la carte du service civique, et valider des trimestres pour la retraite.
 
Alors tenté par un service civique ? "Le service civique est un très beau tremplin pour les jeunes de 16 à 25 ans", conclut Bastien, le 200 000ème jeune à avoir tenté l'aventure. Puisque c'est un tremplin, n'hésitez plus : faites le grand saut et laissez-vous porter par cet élan solidaire qui vous aidera à donner du sens à votre vie.

Lire aussi :
"Le service civique, ça permet d'élargir son horizon" (témoignages vidéo)
Service civique : du nouveau pour l'engagement des jeunes
 

Lundi 13 Mars 2017
Jeanne Lavenant

Dans la même rubrique :