Côte d'Ivoire : de jeunes Ivoiriens appellent à la paix et à la réconciliation


La situation reste troublée en Côte d'Ivoire, malgré l'arrestation de Laurent Gbagbo par les forces de l'ONU le 11 avril 2011. Après beaucoup de violences, de jeunes ivoiriens appellent maintenant à la paix et à la réconciliation.




Le nouveau président ivoirien Alassane Ouattara a appelé dans la soirée du 12 avril, lors d'une intervention télévisée, à "s'abstenir de tout acte de représailles".

C'est que la paix n'est pas encore gagnée en Côte d'Ivoire, après des mois de troubles, de combats acharnés entre les "pro-Gbagbo" et les "pro-Ouattara", et hélas des massacres perpétrés par les deux camps. Ainsi à Duékoué, dans l'ouest du pays, les troupes de l'actuel Premier ministre auraient tué et violé des centaines de personnes !
Pilonnée par les armes lourdes, Abidjan a vu ses magasins pillés et toute activité économique stoppée. De nombreux habitants ont passé les derniers jours terrés chez eux et affamés, faute de possibilité de se ravitailler. Laurent Gbagbo est maintenant "en résidence surveillée" mais ses anciennes troupes ne risquent-elles pas de vouloir venger leur chef ?

Le nouveau président Ouattara, soutenu par l'ONU dans sa prise de pouvoir, a donc bien des défis à relever à commencer par celui de la paix et de la réconciliation. En le félicitant pour sa prise de fonctions, le président américain Obama l'a aussi invité à laisser l'ONU enquêter sur "les atrocités commises".

De jeunes Ivoiriens en exil manifestent

Partout dans le monde et en particulier en France où ils sont nombreux, de jeunes Ivoiriens se mobilisent depuis plusieurs jours pour appeler leurs compatriotes à la réconciliation et éviter une catastrophe humanitaire.

Le 7 avril, un groupe de jeunes Ivoiriens a organisé une manifestation "apolitique et pacifique" sur la place du Trocadéro à Paris, un espace dédié aux droits de l'homme. Un appel pour la paix demandant aussi une aide humanitaire pour les Ivoiriens privés de nourriture, de soins et de médicaments.

Le 12 avril, c'est à Bordeaux qu'une soixantaine de manifestants ivoiriens ont défilé aux cris de "La Paix, la paix". Sur leur banderoles, des slogans invitaient leurs compatriotes à se réconcilier : "Désarmez vos coeurs", ou "Unis pour la patrie".

Accepter l'autre différent, un défi et un risque

Les rivalités ethniques, très fortes en Côte d'Ivoire, et aussi des différences religieuses (entre musulmans au nord et chrétiens au sud) sont aussi de vrais défis à relever pour tous les Ivoiriens.

"Pour nous qui ne trions pas les amis en fonction de leur région ou de leur appartenance politique, surtout pour nous jeunes catholiques, le défi est encore plus dur à relever : il s'agit d'accepter l'autre et d'aimer ce qu'il est avec le risque que celui-ci ne le comprenne pas (...), explique une jeune chrétien. Et c'est difficile dans une Côte d'Ivoire où des individus armés en  tuent d'autres parce qu'ils n'acceptent pas leur conception des choses."

Pourtant, ajoute-t-il, " je garde l'espérance ; ça peut paraître bizarre, mais je n'ai jamais vu mon peuple et surtout les jeunes autant prier, garder le sourire malgré une crise financière économique politique et sociale aussi profonde. Les gens veulent nous faire croire qu'on est divisé mais à travers la prière nous ressentons l'unité et ce quelles que soit nos religions."



Rédigé par le Mercredi 13 Avril 2011
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