A Carcassonne, le permis financé par la mairie


La mairie de Carcassonne a financé une grande part du permis de jeunes en difficultés financières. En échange, ils doivent travailler une cinquantaine d'heures dans des travaux d'intérêt général. Une idée qui pourrait s'étendre en France.



La bourse au permis de conduire de Carcassonne

La ville deCarcassonne a accordé une bourse du permis à 14 jeunes.
Le permis à « un euro par jour » laissait présager beaucoup de promesses. Quelques temps après sa création, le constat d’échec est bien là : passer le permis est devenu en France un luxe de plus en plus onéreux. Une charge financière dont bon nombre d’étudiants se seraient bien passés. Il en résulte que pour les jeunes à la situation moins avantageuse, obtenir le petit papier rose demande beaucoup de sacrifices.
Un espoir pourtant avec une initiative venue de la ville de Carcassonne : la bourse au permis de conduire. En effet, la mairie de Carcassonne a pour la première fois aidé au financement du permis de conduire de quatorze de ses habitants, des jeunes âgés de 18 à 25 ans avec des difficultés financières. En collaboration avec la Prévention routière, la ville de l’Aube s’est engagée à financer entre 50% et 80% du coût total du permis de conduire. En échange, les lauréats doivent s’investir pendant une cinquantaine d’heures dans un projet à caractère social ou humanitaire. La ville envisage de renouveler l'opération chaque année.

La fin du permis à deux vitesses ?

Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports avec une bénéficiaire.
Ces travaux d’intérêts généraux peuvent prendre la forme d’une aide aux personnes malvoyantes ou âgées, d’actions en faveur de l’environnement, de travail associatif ou de soutien scolaire. Chaque jeune choisit son action en présentant sa candidature. A Carcassonne, Ahmed et Morgane ont choisi d'être bénévoles aux Restos du coeur, Ghislaine d'aider dans une maison de retraite, et Sonia de travailler à la sensibilisation des jeunes à la Prévention routière... Au bout du compte, ils auront gagné une super expérience humaine, et le précieux papier rose !
"Très souvent, le permis de conduire est un passeport pour un premier emploi. Cela permet aussi de lutter contre la conduite sans permis", explique Julia Romani, responsable du service jeunesse à la mairie de Carcassonne.
Le Secrétaire d’Etat au Transport, Dominique Bussereau a salué cette expérience inédite et envisage de l’étendre à l’ensemble du territoire français. Des négociations avec l’Association des maires de France (AMF) sont déjà en cours. Ce dispositif serait un moyen de réduire la fracture sociale que créent le montant du permis de conduire. Rappelons que chaque année, c’est environ 35 000 jeunes qui roulent sans permis.

Mardi 11 Décembre 2012
Sandrine


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