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Tuyaux sur les formations et les métiers qui mènent vraiment à l'emploi





Dans un "Guide des secteurs qui recrutent en 2014-2015", le CIDJ fait le tour des perspectives d'emploi dans 60 secteurs d'activité. Une vraie mine pour l'orientation dont je donne ici un aperçu pour les industries métallurgique et mécanique.


Métallurgie et mécanique : des secteurs qui recrutent et montent en compétences
Pour réaliser son guide, le CIDJ (Centre d'information et de documentation jeunesse) a croisé les sources officielles et les enquêtes de terrain quant aux perspectives de recrutement dans 60 secteurs, 280 métiers, et 250 entreprises.

Prenons aujourd'hui la situation dans l'industrie métallurgique et l'industrie mécanique, regroupées dans le même chapitre (avec aussi l'aéronautique et l'automobile).


Pourquoi ces difficultés de recrutement ?

J'ai souvent évoqué sur ce blog la triple désaffection des jeunes pour les métiers manuels, techniques et industriels. Mais créent-ils vraiment de l'emploi alors qu'on pointe sans cesse la désindustrialisation française ?

Le guide du CIDJ apporte une réponse claire en faisant la part entre les emplois détruits et ceux qui subsistent. Elle pointe aussi les métiers et les niveau de qualification requis et permet de mieux comprendre où sont les besoins de compétences au 21ème siècle.

Industrie métallurgique : des départs massifs à la retraite

La métallurgie est un secteur immense qui recouvre à lui seul l'aéronautique, le ferroviaire, l'automobile, la mécanique, le travail des métaux et les industries de process.

Globalement, il est vrai que les effectifs ont diminué mais malgré cela, "l'industrie métallurgique propose des perspectives d'emploi intéressantes à moyen et long terme, indiquent les rédacteurs de l'étude : entre 115 000 et 128 000 recrutements sont prévus chaque année d'ici à 2020 du fait des départs massifs à la retraite (environ 30 000 par an) et de la mobilité naturelle des salariés".

Cette transition de génération est d'autant plus délicate que les jeunes sont peu attirés par ces secteurs qu'ils ne perçoivent pas comme un lieu d'excellence et de haute technologie.


Le niveau de qualification s'élève

C'est bien sûr une erreur si l'on considère, par exemple, les prouesses technologiques déployées par les industriels de l'aéronautique. C'est pourquoi la part les ouvriers non qualifiés décroit sans cesse, au profit des ouvriers qualifiés, et des techniciens comme on le voit sur ces chiffres :

 Postes à pourvoir dans les industries métallurgique et mécanique sur 2012-2022 :
• Ouvrier non qualifié de la mécanique : 12 000
• Ouvrier qualifié travaillant par enlèvement de métal : 27 000
• Ouvrier qualifié travaillant par formage de métal : 43 000
• Ouvrier qualifié de la mécanique : 42 000
• Techniciens et agents de maîtrise de la mécanique : 62 000

(Source : France Stratégie / Dares)


L'emploi des cadres en bonne santé

Les gros besoins en ingénieurs expliquent aussi le dynamisme de l'emploi des cadres. Mécanique et métallurgie devraient faire 6 500 recrutements en 2014. Un chiffre qui croît puisqu'en 2013, il y a eu 6 000 recrutements  (dont 11% de jeunes diplômés, 21% dans les activités de production, 18% en R&D et 19% des recrutements en Ile-de-France).

La concentration des fonctions de décision, de recherche et de conception en Ile-de-France y entraîne une proportion de recrutements de cadres et de techniciens largement supérieure à la moyenne nationale : 58 % contre 24 %.


Industrie mécanique : toujours du mal à attirer les jeunes

Là encore, les effectifs du secteur ont diminué de près de 11% au niveau national entre 2008 et 2012. Et pourtant les entreprises peinent à recruter, du fait de leur manque de visibilité dans le public. Elles projettent pourtant de recruter entre 40 000 et 50 000 personnes par an d’ici à 2020, dont 30 à 40% de jeunes, et cela à tous les niveaux, du CAP au diplôme d'ingénieur. (Lire Métiers de la mécanique : des spécialités industrielles très recherchées)

En 2013, 90 % des projets de recrutement concernaient des métiers de la production, de la technique ou de la recherche.


Les métiers en tension

Sans surprise, le guide du CIDJ évoque des métiers auxquels j'ai souvent consacré des articles : les métiers de la chaudronnerie, de la tuyauterie et de la maintenance industrielle. Les métiers de la maintenance des matériels, de manutention et de travaux publics peinent aussi à fournir les recrues nécessaires.

Les métiers pour lesquels il y a le plus difficulté de recrutement :
Chaudronniers, tôliers, métalliers et forgerons : plus de 75 % (plus de 90 % en Rhône-Alpes).
Soudeur : 65 % au niveau national (plus de 90 % en Ile-de-France)
• Tuyauteur : 65 % au niveau national.

Ces métiers sont pourtant accessibles dès le niveau CAP et proposent de nombreux débouchés : nucléaire, pétrole, pétrochimie, maintenance industrielle…


Les débouchés par niveau de diplôme

Le guide du CIDJ a aussi la bonne idée d'indiquer la qualité et la quantité des débouchés pour chaque niveau de diplôme, utile pour conseiller des jeunes et des familles.

- A niveau CAP, bac techno, bac pro :
Dans la mécanique : les bacs et bacs pro représentent 25% des recrutements. Les débouchés sont vastes sur des postes d'ouvriers qualifiés dans la maintenance (par exemple chez les ascensoristes), le service après-vente de matériel et machines, ou les équipements énergétiques.
Dans l'aéronautique : 30% des recrutements en 2013 concernaient des postes d'ouvriers. Les jeunes titulaires de CAP/bac techno/bac pro sont particulièrement recherchés du fait de la baisse des formations initiales de la filière métallurgique (ajusteurs, câbleurs, chaudronniers, monteurs et peintres). Autant dire que les bons éléments n'ont aucun souci à se faire ! On les attend pour occuper ces postes d'ouvriers qualifiés dont les chaînes de fabrication ne peuvent se passer. Les bacs pro mécanique et technicien d’usinage peuvent ainsi réaliser de belles carrières et évoluer, sans parler du bac pro aéronautique.

- A niveau bac+2/3
Ces diplômes préparant aux postes de techniciens supérieurs et d'agents de maîtrise dont la part s'accroît, les débouchés sont aussi très larges.
Dans les industries métallurgiques, avec de nombreux départs en retraite à partir de 2014-2015, on craint une pénurie de techniciens à l'horizon 2020, en particulier dans l'aéronautique, l'aérospatiale, l'électronique embarquée et la mécatronique.

Le BTS conception et réalisation en chaudronnerie industrielle, le BTS contrôle industriel et régulation automatique et le DUT génie électrique et informatique industrielle offrent de bonnes perspectives d’insertion. La pénurie est telle, que "sur certains postes de techniciens très spécialisés, les recruteurs n’hésitent pas à embaucher parfois des bac+5", indique le guide du CIDJ.

Dans la mécanique, près de 25% de l’ensemble des recrutements se font au niveau BTS/DUT. Les licences professionnelles (bac+3) sont aussi très prisées. Les BTS industrialisation des produits mécaniques sont particulièrement recherchés.
De même, les technico-commerciaux avec une double compétence technique et les techniciens de service après-vente.
Dans le secteur de la production d'énergie, on cherche aussi des profils de techniciens en mécanique ou en maintenance industrielle spécialisés en équipement nucléaire ou énergies renouvelables.


La mécatronique, technologie clé pour 2015

Le CIDJ signale la montée de la mécatronique, discipline émergente, à cheval sur la mécanique, l’informatique et l’électronique. "Ses applications dans plusieurs secteurs (automobile, aérospatial, électroménager…) autorisent de nombreux débouchés". J'en ai déjà parlé dans "les beaux débouchés de la mécatronique".
Le ministère de l’Industrie a qualifié la mécatronique de "technologie clé" pour l’horizon 2015. Une spécialité dont les applications impressionnantes dans la robotique sont peut-être de nature à reconquérir les jeunes.

Métallurgie et mécanique : des secteurs qui recrutent et montent en compétences
Le Guide du CIDJ est destiné en priorité aux professionnels de l'orientation et de la formation, des ressources humaines et de l'emploi.

Il est déjà utilisé en entretien (orientation ou emploi) par les conseillers du CIDJ et des Centres Régionaux d’Information Jeunesse.

146 pages, 39 €, à commander sur www.cidj-librairie.com
 
Pour en savoir plus : www.cidj.com

 A savoir Des ateliers "secteurs qui recrutent" sont offerts au public du CIDJ sur inscription sur www.cidj.com

Rédigé le Vendredi 21 Novembre 2014 | Commentaires (1) | Permalien

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Michèle Longour
Michèle Longour



Certains traînent dans les bars, d'autres fréquentent les stades ou les cinémas... Moi, je hante les journées recrutement, je fouine dans les forums emploi et les salons dédiées à toutes les carrières. D'où l'idée de ce blog pour...



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