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Le gouvernement a accordé le label "Grande école du numérique" (GEN) à 171 lieux de formation innovants et très divers qui ont tous un point commun : ils débouchent en quelques mois sur des emplois motivants liés à la nouvelle économie numérique.


Grande école du numérique : 171 formations à des métiers qui recrutent !
Quand François Hollande avait annoncé la création d'une "Grande école du numérique", certains avaient souri ("Tiens, encore une "grande école"), d'autres avaient craint l'effet d'annonce.

Surtout, nous attendions la nomination d'un directeur, l'ouverture d'un lieu, la publication d'un "référentiel de formation" et la création d'un nouveau diplôme. Or, rien de tout ceci ne s'est produit.


#GEN : un label, une marque de fabrique

La Grande école du numérique - dites GEN - c'est un label, une marque de fabrique que l'Etat appose sur des formations aux nouveaux métiers de l'économie numérique. Pour l'obtenir, il y a des conditions : les formations doivent êtres relativement courtes (de 3 à 24 mois), professionnalisantes, gratuites, innovantes et destinées en priorité aux jeunes décrocheurs, aux personnes sans emploi ou sans formation...

Le 3 février 2016, le label GEN a donc été décerné à 171 formations portées par 84 structures réparties dans 130 lieux en France appelés "fabriques du numérique". A la clé, un financement pour la plupart d'entre elles.

Si j'en parle aujourd'hui, c'est que le 29 septembre, 46 de ces formations se sont présentées à Paris lors d'une Journée "Grande école du numérique" organisée par EdFab, le laboratoire du numérique dédié à l'éducation. Et que plusieurs tables-rondes ont été consacrées aux métiers du numérique et aux débouchés des nouvelles formations. Des échanges passionnants dont j'aimerais me faire ici l'écho dans plusieurs notes.


Plusieurs catégories de projets...

Commençons par l'état des lieux : à quoi ressemblent ces formations ? La carte interactive (ci-dessous) vous permet de les découvrir toutes et de les géolocaliser sur toute la France. Je tenterais juste ici une petite analyse :

- Certaines ont une vocation délibérément sociale : elles visent plutôt les jeunes "décrocheurs", ou les demandeurs d'emploi de certains quartiers, ou sont portées par des "chantiers d'insertion". C'est le cas par exemple de la Fabrique Numérique de Gonesse qui accueille des 16-25 ans sortis prématurément du système scolaire et sans qualification : en cinq mois d'immersion dans un fablab, ils découvrent une foultitude de nouvelles technologies (web, robotique, vidéo...) et surtout, se voient confier la réalisation de nombreux projets pour les collectivités locales. "Alors, tout à coup, ils ne sont plus une charge, ils deviennent une ressource". Et hop ! ils se remobilisent ! 

Ce sont eux par exemple qui ont réalisé la vidéo de présentation de leur Fabrique...

- D'autres sont totalement orientées vers la professionnalisation : elles forment à un métier précis (souvent développeur / intégrateur web) et décernent un titre professionnel (souvent de niveau 3/bac+2) reconnu par les entreprises. Les relations sont d'ailleurs étroites avec le monde économique local qui vient proposer là des stages et des emplois. C'est typiquement le modèle de Webforce3, formation de développeur web en trois mois et demi, lancée par des cadres de Syntec numérique. Simplon a aussi développé un modèle de formation en six mois dans diverses régions. On peut donc en peu de temps compléter ou rafraîchir sa formation de base pour donner une coloration numérique à son profil.

- Enfin, certaines ressemblent un peu plus à des écoles postbac ouvertes à des jeunes cherchant des études motivantes : DevSchool, 42, la Wild Code School... Le cursus est alors un peu plus long (de 1 à 3 ans en général).


Une diversité de publics très stimulante

Cette classification a cependant ses limites, car toutes les formations disent accueillir des profils très divers : jeunes et moins jeunes, décrocheurs mais aussi adultes souhaitant se réorienter, femmes, demandeurs d'emploi, créateurs d'entreprise... Une diversité qui s'avère extrêmement stimulante pour tous. "Les décrocheurs, on les mélange aux autres, et c'est cela qui leur permet de raccrocher", a expliqué Djamchid Dalili, de 3W Academy, qui forme également des développeurs en trois mois.

Alain Assouline, créateur de Webforce3, a souvent raconté avoir créé Webforce3 pour des jeunes décrocheurs... et avoir eu la surprise de voir affluer autant d'adultes que de jeunes. N'est-ce pas d'ailleurs normal si l'on pense que la plupart des nouvelles technologies numériques n'existaient pas il y a 15 ans... "Je suis sorti de mon école de graphisme il y a 15 ans, alors aujourd'hui, pour m'insérer, je n'ai pas le choix, je dois à nouveau me former", m'expliquait mon voisin  lors d'une des conférences.


Etudiants, seniors au chômage, décrocheurs...

Alors dans toutes ces écoles, la diversité n'est pas seulement un mot utilisé pour faire "politiquement correct". Elle est réelle et étonnante. Dans une table-ronde animée par des "étudiants" des diverses formations, l'emblématique 42 (l'école créée par Xavier Niel, le patron de Free) était ainsi représentée par deux personnes d'âge et de profil très différents : une étudiante de 20 ans, Pauline, qui est entrée à 42 après deux ans de classes préparatoires littéraires aux grandes écoles. Et un senior de plus de 50 ans, ingénieur en informatique de formation qui était chômeur de longue durée et a bénéficié d'un partenariat expérimental entre Pôle Emploie et 42.

Si ces débouchés vous intéressent, il ne faut donc pas vous interdire d'aller frapper à la porte de l'une de ces écoles, sans vous laisser rebuter par le terme un peu péjoratif de "décrocheur". Un "décrocheur", cela peut tout simplement être quelqu'un comme Fred, qui a seulement raté son BTS d'informatique. La Fabrique numérique de Gonesse lui a offert une belle occasion de reprendre confiance en lui, de se remotiver et même de faire un stage dans l'impression 3D, domaine qu'il compte bien investir désormais.

Des pédagogies par l'action, la collaboration et le projet

L'une des caractéristiques communes à la plupart des formations labellisées "GEN", c'est aussi la pédagogie : elle est en général innovante, laissant une large part à l'initiative des étudiants qui se forment souvent via la réalisation de projets dont certains sont confiés par des entreprises.

"A 42, nous n'avons ni cours, ni enseignants, ni horaires, explique Pauline. L'école est ouverte 24H/24 et l'on choisit les projets sur lesquels on désire travailler." Cette posture favorise d'ailleurs la professionnalisation, la responsabilisation et la créativité. Et un grand nombre de startups naissent dans le  bouillonnement de ces lieux de formation...


La carte de France de toutes les formations labellisées GEN

Vous trouverez ci-dessous la carte des 171 formations, mais sachez qu'elle devrait encore évoluer puisqu'un deuxième appel à projet vient d'être lancé par le gouvernement. (Passez la souris sur chacune d'elle pour en savoir plus).


Pour en savoir plus : 
www.grandeecolenumerique.fr

Rédigé le Lundi 3 Octobre 2016 | Commentaires (0) | Permalien

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Michèle Longour
Michèle Longour



Certains traînent dans les bars, d'autres fréquentent les stades ou les cinémas... Moi, je hante les journées recrutement, je fouine dans les forums emploi et les salons dédiées à toutes les carrières. D'où l'idée de ce blog pour...



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