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Quand les jeux vidéo nous révèlent qui nous sommes



Parce que les jeux vidéo nous proposent de nous mettre dans la peau de multiples avatars, ils nous révèlent souvent nos émotions cachées et nos peurs. Au point que les psys les utilisent aujourd'hui pour aider à régler certains problèmes.




Quand les jeux vidéo nous révèlent qui nous sommes
Il est loin le temps où les jeux vidéo étaient accusés de rendre les jeunes violents, autistes et asociaux... Aujourd'hui, d'ailleurs, on joue à tout âge et l'on découvre combien le jeu est un outil qui peut aider à collaborer, à apprendre et même... à soigner.

Psychologue et psychanalyste, Michael Stora est un grand spécialiste du sujet. En juin 2015, il est venu expliquer aux étudiants de l'Institut de l'internet du multimédia (IIM), une école où l'on apprend à concevoir des jeux,  pourquoi le jeu vidéo peut être un "ludicament" pour traiter des troubles du comportement...

Et même si vous ne ressentez aucun trouble, le jeu n'a pas son pareil pour vous apprendre à vous connaître...

Dis-moi à quel jeu vidéo tu joues, je te dirai qui tu es

Vous aimez les rôles de guerrier, de killer implacable, ou de justicier capable d'abattre les monstres les plus hideux ? "C'est sans doute une façon d'exprimer des émotions qui bouillonnent en vous", expliquent les psys. Selon eux, les jeux, bien que souvent basés sur le combat et l'agressivité, ne sont pas à la source de cette violence. Mais ils nous révèlent les pulsions violentes qui sommeillent en nous.

"Je me suis rendu compte que je choisissais toujours le camp des méchants, raconte Antoine, 17 ans. Je pouvais faire des trucs qu'on ne peut pas faire dans la vraie vie". Après avoir discuté avec le psychologue, il a compris qu'il avait en lui un sentiment de colère rentrée qu'il exprimait à travers le jeu".

Les explications du psychologue Michael Stora


Laissez parler vos avatars

Que vous soyez un vrai gamer ou un joueur occasionnel, il peut donc être intéressant d'analyser quel rôle ou quelle position vous aimez prendre dans les jeux vidéo. A qui, à quoi ressemblent vos avatars ? Robot bardé d'acier, bombe sexuelle aux gros seins, protecteur des faibles à la Robin des bois. Pourquoi ce choix ? Mieux comprendre ses avatars, c'est en effet découvrir des facettes de soi-même, et finalement mieux se connaître.

"Les jeux vidéo nous permettent de re-créer nos frustrations, nos colères. Ils permettent très souvent de mettre en scène nos pulsions agressives, de transgresser les limites habituelles. Et le monstre contre lequel on se bat, c'est souvent soi-même", assure Michael Stora.

Un peu comme si le jeu nous faisait faire un "rêve éveillé" qui nous révélerait la part cachée de nous-même.

Face aux échecs : remporter des victoires immédiates

"Call of Duty" : la quête de la victoire.
"Call of Duty" : la quête de la victoire.
Si le jeu vidéo révèle une part de nos complexes et de nos émotions enfouies, il peut aussi venir compenser des échecs.
"Le jeu comble un manque immédiatement. ça peut te permettre de réussir, de gagner : ça te remplit, ça te console (!)",  explique le célèbre pédopsychiatre Marcel Rufo sur un plateau télé à un lycéen en échec. "J'ai commencé à jouer pour tenter d'oublier les problème que j'avais au collège", reconnaît celui-ci.

"Les jeunes que je reçois ont souvent trouvé refuge dans le jeu vidéo alors qu'ils étaient en échec dans leurs études, confirme Michael Stora. Là ils peuvent continuer à vivre des victoire à tout prix, peut-être parce qu'ils ont été élevés avec une exigence de réussite très forte." Le problème, explique le psy, c'est que le remède accentue souvent le mal : "plus les victoires virtuelles sont spectaculaires, moins l'on a envie de s'investir dans le réel où les victoires sont plus difficiles à obtenir".

L'addiction aux jeux vidéo, même si elle est rare, peut en effet exister.

Pourquoi devient-on addict ?


"Le danger qui guette les joueurs excessifs, c'est l'isolement et le désinvestissement des champs affectifs et sociaux", explique aussi le docteur Valleur, de l'hôpital Marmottan à Paris où l'on aide les "cyberdépendants" à s'en sortir.

Bons amis perdus de vue, vie amoureuse en sommeil, manque de motivation et de projets pour l'avenir... si ces signaux clignotent au rouge et que vous êtes un gros gamer qui a tendance à être accro et à confondre le jour et la nuit, alors vous êtes peut-être passés de la passion à l'addiction.
Pas de panique : les lieux d'accueil spécialisés se multiplient et six mois de thérapie suffisent pour en sortir.

Mieux se connaître pour avancer dans la vraie vie

Prendre conscience de ce qui  pousse à jouer peut aussi aider à découvrir en soi un manque, un désordre intérieur ou un désir non exprimé. Et aider à y trouver remède... dans la vraie vie, car il suffit souvent de se rendre compte d'une difficulté pour passer à l'acte dans le réel.

Ainsi Antoine, 26 ans, qui dit être un "hardcore gamer", a dû reconnaître qu'il était frustré de ne pas avoir assez de responsabilités dans son travail. Il a finalement repris une formation et met plus d'énergie dans son projet professionnel. Ce qui ne l'empêche pas de s'accorder encore quelques temps de jeu le week-end sur World of Warcraft !

Joue et connais-toi toi-même : la formule magique pour rester le maître de l'univers des jeux ?

Ressources pour réfléchir ou se faire aider :
 


Article remis à jour le 18 décembre 2015. Les commentaires antérieurs ont été conservés

Samedi 19 Décembre 2015
Jonathan Burgès

Psycho | Corps et sexualité | Amour | Couple | Un bébé ? | Addictions










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