Les neuf mois avant la naissance

Progressivement, ce sont ses oreilles qui lui permettent de percevoir les sons. Et son audition va se perfectionner jusqu'à sa naissance. Peu à peu, il perçoit toutes les musiques du corps qui l'abrite : les battements du coeur de sa mère, le souffle de sa respiration et les mille gargouillis de son ventre. Et puis le battement du sang qui fait la navette dans son cordon ombilical. Il entend aussi la voix maternelle.
Mais il perçoit les sons de façon assourdie, à travers son liquide et la paroi de l'utérus. Il peut cependant sursauter si sa grande soeur pousse des cris stridents ou si sa mère branche l'aspirateur. Peu à peu, le monde extérieur se rapproche de lui.

L"influx nerveux s'est mis à circuler entre toutes les cellules du cerveau au cours du 5e mois de grossesse. Cela s'est fait progressivement, grâce aux stimulations qui ont peu à peu dévoloppé ses sens, ses mouvements, sa vivacité... Maintenant, comme un circuit électrique bien branché, son système neuveux central peut commander des réactions plus compliquées. Il lui arrive déjà de bailler entre ses longues périodes de sommeil.

Comme il devient de plus en plus gros, il se roule en boule, tout pelotonné, les genoux pliés près du menton, les bras croisés devant son visage. Le ventre de sa mère s'est beaucoup arrondi ces derniers temps, pour lui faire de la place. On ne connaît pas encore son visage, mais tout le monde voit qu'il est là...
Il suce son pouce de plus en plus fort, à tel point qu'il lui arrive parfois d'aspirer de l'eau un peu trop vite : il attrape le hoquet et sa mère le sent tressauter dans son ventre ! Et puis parfois, il faut des galipettes, donne des coups de pied ou de poing. Cela déforme le ventre de sa mère qui s'amuse à deviner ce qu'il peut bien faire : est-ce son coude ou son petit pied qui forme cette bosse ?

Maintenant, il est presque prêt à naître. Ses poumons et son système digestifs sont assez "mûrs" pour bien fonctionner : il va pouvoir respirer l'air de notre terre, et se nourrir tout seul par la bouche. Il n'a plus qu'à grossir un peu pour devenir un bébé potelé. Sa peau se recouvre d'une fine pellicule de graisse qui le protège du froid extérieur. Il s'exerce à téter et à faire boucher ses petites jambes, comme s'il voulait marcher.
Un jour, à force de pédaler contre les parois souples de l'utérus, tout son corps va se retourner. Le voilà tête en bas, prêt à sortir.

Il bouge beaucoup moins à présent : il mesure 49 centimètres, pèse presque 3 kilos. Il a beaucoup moins de place dans sa bulle. Sa mère pense presque tout le temps à lui : quand va t-il se décider à venir au monde ?