Bons conseils pour réussir son stage en entreprise

Exit évidemment le quart d'heure de retard et le total look "baskets fétiches et tee-shirt porte bonheur 15 ans d’âge". Un stage, même d'été, ne rime jamais avec vacances. Et faire un stage, c'est passer du monde étudiant à celui de l'entreprise. Un vrai plongeon qui peut être plus ou moins facile selon les circonstances et surtout la capacité du stagiaire à s'adapter ! 

Alors oubliez la boule au ventre, souriez pour aller de l'avant et donnez le meilleur de vous-même.

"La première semaine du stage, demandez à être présenté au reste de l’équipe et aux collaborateurs. C’est important pour être identifié", explique Xavier Dupont, président de l'organisme KAP'stages. Une bonne solution pour éviter de passer pour un intrus à la machine à café. "Si les présentations ne sont pas faites dès le début, un fossé risque de se creuser au fil du temps ce qui est très mauvais pour l’intégration".

La première semaine est une période déterminante pour la suite du stage. "Lors de mon premier jour, ma manager partait en voyage de noces pour toute la durée de mon stage", se souvient Cécile alors étudiante en école de commerce. "J'ai passé deux mois sans supervision à mener des tâches relativement ennuyeuses comme le secrétariat pour l'accueil et le conseil des clients de la thalasso où je travaillais". Rien à voir avec le travail proposé à l'origine.

Etablissez donc une fiche de poste avec votre responsable pour clairement définir les missions que vous allez avoir. "Qu'attend-on de moi, qui dois-je informer de l'avancement de mon travail, est-ce que mon responsable doit valider tout ce que je fais…", explique Xavier Dupont. C'est indispensable pour cadrer votre travail et vous sentir en confiance.

Hormis votre maître de stage, repérez des personnes qui pourront avoir un rôle de parrain le long de votre expérience. "Les assistantes des responsables par exemple sont un peu les mamans des stagiaires dans beaucoup d'entreprises", observe Xavier Dupont.

"Pour trouver les "bons" collègues, il faut être observateur", ajoute Victor, étudiant en agronomie. Dans un secteur, où les gens sont souvent plus âgés et ont du caractère, il faut rester humble et à l'écoute. "Lors d'un de mes stages dans la culture des myrtilles, l'un des ouvriers m'a beaucoup aidé au début, il m'a conseillé d'arriver tôt, m'a donné les indications sur les clients... ce fut un vrai partenaire pendant toute mon expérience".

Les jeunes embauchés sont aussi de bons alliés, et pas seulement pour comprendre le fonctionnement de la cafétéria ! "Ils ont connu une expérience presque similaire à celle du stagiaire et ont du s’intégrer et comprendre les mécanismes de l’entreprise".

Se faire des amis est une chose, rester professionnel sur le lieu de travail en est une autre. "Il faut garder certaines distances pour ne pas que cela vire à la cour de récré, notamment avec les autre stagiaires", rappelle Xavier Dupont. Réservez donc les discussions sur le nouveau Coppola ou le compte rendu de votre shopping de soldes pour la pause déjeuner ou l'happy hour du jeudi soir.  

Dans les petites structures, il est conseillé de prendre des initiatives. "C'est indispensable pour affirmer votre motivation," souligne Xavier Dupont. "Dans le cadre d'un voyage à l’étranger, mes collègue avait besoin en urgence d'un visa pour le Brésil", raconte Emilie, étudiate à Sciences po qui s'est alors proposée pour aller chercher le précieux sésame. "A l'ouverture du consulat, il y avait déjà la queue jusque dans la rue ! Ce qui devait être l’affaire de 30 minutes s'est donc transformé en une journée surréaliste de 8 heures. Autant dire que l'équipe a beaucoup apprécié et s'en souvient encore".

Evitez néanmoins de marcher sur les plates-bandes d'autres salariés, notamment dans les grosses structures. Et tout en étant efficace, sachez rester  humble vis-à-vis de vos collègues pour ne pas nuire à leur réputation et surtout, ne pas les vexer. "Lors de mon tout premier stage dans une chaîne informations, une journaliste devait traiter de la crise des subprimes aux Etats-Unis. Elle m'avoue alors ne pas être calée en économie et me demande de l'aider à préparer sa chronique", se souvient Léo qui a fini par faire une bonne partie du travail de sa collègue.

Un malaise ? N'hésitez pas à en parler à votre responsable avant qu'il ne soit trop tard. Il vous en demande trop ? Revoyez avec lui les limites de vos missions pour prioriser certaines taches "Il ne faut pas avoir peur de décevoir. Vous n'êtes "que" stagiaire et il faut parfois tirer la sonnette d'alarme plutôt que s'enfermer dans un malaise et se retrouver au pied du mur", conseille Xavier Dupont.

Votre expérience est bonne, l'entreprise vous plaît, pourquoi ne pas y rester ? De fait, le stage de fin d'études reste l'une des premières voies permettant de décrocher son premier emploi. Si vous comptez sur une proposition d'embauche, soyez prêts à  vous démener. "Il faut endosser les responsabilités du poste que vous convoitez et montrer que vous connaissez le travail exigé", insiste Xavier Dupont.

Pensez également à préparer le terrain bien avant la fin de votre stage. Pour Emilie, le travail "d'autopromotion" a commencé à mi-parcours de son stage. "Appuyée par mes collègues, j'ai fait savoir à mon chef et aux ressources humaines que je comptais rester. Il faut prendre les devants, personne n'est venu me chercher", témoigne la jeune femme.

Si une suite n'est pas envisageable dans l'entreprise, ou si vous poursuivez vos études après le stage, mettez néanmoins toutes les chances de votre côté pour la suite. Pensez à garder de bonnes relations avec vos collègues qui pourront se souvenir de vous dans le futur pour des lettres de recommandations... ou lorsqu'un poste se libérera.